SYNOPSIS
Alors qu’une menace technologique sans précédent met en péril l’équilibre mondial, Ethan Hunt et son équipe sont confrontés à leur mission la plus périlleuse. En jeu : une entité numérique insaisissable capable de plonger le monde dans le chaos. Entre alliances fragiles, trahisons, et course contre la montre, Hunt doit naviguer dans un labyrinthe de mensonges et de dangers pour empêcher l’irréparable. Dans cette nouvelle épreuve, le destin de l’humanité repose entre les mains de ceux qui refusent l’impossible.

Initialement intitulé Mission: Impossible – Dead Reckoning Part Two, il est annoncé en novembre 2024 que le film s’intitule Mission: Impossible – The Final Reckoning. Il est la suite directe de Mission impossible : Dead Reckoning.

NOTRE CRITIQUE
1996, le premier volet de la saga Mission Impossible réalisé par le génialissime Brian De Palma sortait sur nos écrans. Depuis, sept films ont vu le jour. 7 films aux ambiances toujours différentes et aux pattes artistiques propres aux cinéastes affiliés aux projets. Des films qui ont tous à leurs échelles réussit à poser une pierre à l’édifice du cinéma d’action. Et ce, de par l’investissement sans faille de l’interprète de légende qu’est Tom Cruise. Cascades en folies, séquences d’actions à couper le souffle et arrivant à monter d’un cran d’épisode à épisode. La saga mission impossible est un crescendo sur 7 longs métrages et un aboutissement dans la carrière d’un acteur tout bonnement devenu légendaire. Un retour qui a su se faire attendre, étant donné que la production s’est retrouvée devant bons nombres de soucis, faisant déjà craindre depuis quelque temps une potentielle catastrophe industrielle. En effet, entre le covid et la grève des acteurs et scénaristes, compliqué de ne pas envisager le pire pour la nouvelle production Paramount. Mais l’on reste confiant, la saga a toujours su proposer le meilleur du divertissement peu importe le contexte. Arrivant à écraser la concurrence sur son passage. Que pourrait-il bien nous arriver de si mauvais ?

La douche est froide, glaciale. Le huitième volet de la saga débarque sur la croisette du Festival de Cannes et après deux bonnes années de hype, celle-ci se voit balayée d’un revers de main dès les vingt premières minutes tout bonnement catastrophiques du nouveau long métrage de Christopher McQuarrie. Le long métrage démarre de manière très laborieuse dans une première partie complexe n’arrivant jamais à trouver le bon rythme pour pouvoir emboîter le pas à ses séquences d’actions. La faute à un montage chaotique explosant sans vergogne l’intrigue et la mise en scène à coup de cut infernaux et de fondus enchaînés utilisés à outrance. Les dialogues s’enchaînent, encore et encore. Des séquences d’expositions interminables qui n’en finissent plus de déblatérer la même chose le temps d’une heure. Le temps file, mais le film n’avance pas. Il se contente d’expliquer comme il peut son scénario bordélique en s’auto convainquant que cela à un sens. Laissant son spectateur impuissant devant ce foutoir scénaristique qui n’a ni queue ni tête, rendant une intrigue simple de la première partie en un moment de cinéma beaucoup trop bavard, et incompréhensible. Les personnages n’ont de cesse d’expliquer leurs plans, le pourquoi, le comment, et replacer les enjeux. Encore, et encore. Le tout en casant un lot imbuvable de flashback et flashforward nous gâchant les multiples surprises que le film peut nous préparer et désamorçant la tension constante que le film devrait posséder. Des flashbacks déplacés des anciens films de la franchise, cela ne s’arrête pas.
Le film s’ouvre déjà sur un mash up de l’entièreté de la saga Cruise, et continue sa course au fil du film avec des mises en images inutiles. Le monteur s’est même permis de repasser deux fois les mêmes flashback du premier film au cas où l’on n’aurait pas compris. Et cela lui arrive même de le faire avec le film même que le spectateur est en train de regarder. Vous l’aurez remarqué, le montage de cocaïnomane fait l’effet d’une bombe kamikaze sur ce huitième opus. Si l’on plisse les yeux, il se peut que l’on aperçoive entre ces cuts incessants, un film au potentiel cataclysmique et à l’écriture bien moins chargée. Le montage est une forme d’écriture. Une phrase qui n’a jamais eu autant de sens avec ce film-ci.

Et si ce n’était que cela… McQuarrie n’a jamais véritablement déçu depuis ses débuts dans la franchise d’espionnage. Au contraire, il s’agissait même d’un élément auquel l’on pouvait se raccrocher quant au débat de la qualité du film. Même ici, il est compliqué de défendre le travail. Le réalisateur s’organise pour faire un hommage poussif au premier film de De Palma sans comprendre qu’il en est l’opposé. Les plans débullés font mal au crâne. Et les séquences d’actions se retrouvent à être totalement ininspirées dans leur mise en scène. C’est ici que l’on voit les limites des prises de vues et cascades réelles effectuées par Tom Cruise. Des caméras fixe accrochées sur des avions, dans un décor de sous-marin. Le tout se fait extrêmement plat et n’arrive même pas à la cheville d’une seule des séquences d’action de Fallout. Ce parti-pris est assez anti spectaculaire malgré ce qu’il se passe sous nos yeux. Comme l’impression de voir des caméras making of, pluton qu’un véritable film par moments. La faute également à une photographie très peu travaillée. Tout porte à croire que les rushes sont bruts de décoffrage et qu’ils n’ont même pas été sur une table d’étalonnage. C’est très pauvre. Potentiellement, pour que la seule personne présente à l’écran soit Tom Cruise. Dans un égotrip hallucinant qui ferait passer les précédents films pour des films aussi humbles qu’un membre du Dalhai Lama. L’acteur/ Cascadeur en fait des caisses, des énormes caisses. À l’image d’un baboulinet dans Fast and Furious, il incarne ici un Dieu (si si c’est véritablement comme cela qu’il est qualifié à demi-mot), une personne de confiance absolue à qui l’on confierait le monde entier, celui qui peut flinguer ta carrière, mais ce n’est pas grave, car il t’a fait rencontrer l’amour de ta vie.

Un surhomme, un saint. Ethan Hunt devient pour la première fois un héros sans failles. Qui réussit absolument tout au profit du scénario. Un personnage en décalage complet avec la première partie. Et il en va de même pour les personnages secondaires pour la plupart invisibles et totalement différents du premier épisode du diptyque. Nous avons le malheur de déchanter très rapidement au fil de long-métrage. Et peut le qualifier très rapidement comme le pire film de cette saga. Malgré ses enjeux pharaoniques, son ambiance crépusculaire et gravissime, son urgence constante et cette ambiance de course contre la mort, rien ne semble véritablement démarrer. L’on se dit que le film se réserve pour son final, mais il n’en est rien. Les séquences d’actions sont assez banales. L’on retiendra la séquence du sous-marin assez anxiogène et impressionnant au niveau de son décor. Mais cela aurait été encore mieux si le tout avait pris un peu plus son temps et si cela ne se déroulait pas d’une telle facilité. Il en va de même pour la séquence en avion qui démarre de manière prétexte à faire des cabrioles en l’air sans la moindre logique scénaristique ni raccord décors. On se retrouve finalement devant un final poussif, qui n’en fait qu’à sa tête et qui aurait mérité qu’un producteur autre que Tom Cruise se retrouve aux commandes pour gérer cet énergumène qui ne pense plus qu’aux records. Un film sacrifié au profit d’un égo surdimensionné (que l’on aime quand même hein), et qui relève d’une catastrophique déception industrielle.
EN DEUX MOTS
On ne peut même plus compter sur Mission Impossible pour recevoir un blockbuster digne de ce nom dans les salles. Entre exposition intempestive, dialogues pompeux, hommage poussif, et intrigue incompréhensible, ce dernier volet s’annonce comme étant la déception de l’année. Une douche froide.
2,5
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