SYNOPSIS
Jeunes Mères est un film dramatique belge, écrit, réalisé et produit par Jean-Pierre et Luc Dardenne, sorti en 2025. Il suit l’histoire de cinq jeunes femmes – Jessica, Perla, Julie, Naïma et Ariane – hébergées avec leurs enfants dans un centre d’accueil destiné aux jeunes mères.

Le film a été présenté en avant-première mondiale en compétition officielle au Festival de Cannes 2025, où il a remporté trois distinctions : le Prix du scénario, le Prix du Cinéma positif et le Prix Ecoprod.

NOTRE CRITIQUE
Les frères les plus célèbres de Belgique sont de retour en salles, et bien sûr à Cannes, à l’occasion de la sortie de Jeunes Mères. Un passage désormais obligatoire pour ce duo, l’un des plus primés du festival, qui ajoute une nouvelle Palme du scénario à la collection au-dessus de leur cheminée.
Mais cette Palme est peut-être la moins méritée de toutes, finalement. Au-delà de la question de leur présence, au vu des derniers navets un peu ringards produits par ces deux-là, on se demande comment ils peuvent repartir avec un prix aussi prestigieux lors d’une édition où, justement, les scénarios de grande qualité étaient très nombreux : Simple Accident, Valeur Sentimentale, Romeria.. Personne n’aurait pu prédire cela, et c’est normal tant Jeunes Mères est à côté de la plaque et, finalement, ne dit pas grand-chose sur son sujet pourtant important. À travers quatre parcours de jeunes mamans différents, les cinéastes diluent très rapidement l’essence de leur cinéma. Ne fournissant que des bribes de moments de vie, sans assez de scènes empathiques, où l’attachement et le lien nécessaire pour s’immerger pleinement dans le film manque cruellement. Comme souvent avec des récits fragmentés et indépendants, il y a des déséquilibres. Et dans Jeunes Mères, à vrai dire, il n’y a que ça. Entre des histoires clichés tirées par les cheveux de bébé qui n’en ont pas, et des dialogues poussifs, on soupire à chaque plan-séquence. Car oui, Jean-Pierre et Luc Dardenne ont encore opté pour ces longs dialogues sans coupure caméra. La pire idée pour ce film.

Pourquoi ce n’était pas la bonne chose à faire ? Parce que, sans des actrices bien rôdées, on tombe très vite dans une parodie de cinéma où les répliques s’enchaînent sans lien, sans espace de respiration, comme ce jeune lycéen qui récite bêtement sa fiche de révision à l’oral du bac. Au point où les fou rires sont à deux doigts d’éclater dans le grand théâtre du Festival de Cannes (juste à côté d’Emma Watson en larmes). Pourtant, certains acteurs tirent leur épingle du jeu dans Jeunes Mères et nous replongent par instants dans le film. On pense notamment au couple le plus âgé, dont les problèmes de drogue et la touchante préparation du mariage font parfois oublier le reste. Mais cela crée aussi de la frustration, car on aimerait les voir davantage à l’écran. Mais s’il y a bien une chose que l’on n’aimerait pas revoir, c’est la fichue caméra à l’épaule des Dardenne. Dans ce trop-plein de recherche d’hypernaturalisme, les cinéastes livrent surtout un projet très factice qui survit grâce à la puissance et l’universalité de son sujet. Dépourvu de véritables créativités techniques ou artistiques, Jeunes Mères est posé au milieu du festival, et se contente de dépeindre sans jamais définir de point de vue. C’est aussi inoffensif que pénible, là où on aurait aimé voir des histoires porteuses d’espoir plutôt que de larmes.
EN DEUX MOTS
Toujours la même rengaine avec les Dardenne. Ils pourront bientôt s’offrir un menu gratuit au Festival de Cannes avec toutes leurs récompenses. Pourtant, leur cinéma semble de moins en moins percutant et pertinent, surtout lorsqu’il est accompagné d’un casting aux performances en dents de scie (à défaut d’être en dent de lait).
2,5
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