SYNOPSIS
En 2007, à Gaza, Yahya, un étudiant rêveur, se lie d’amitié avec Osama, un dealer au charisme débordant et au grand cœur. Ensemble, ils montent un trafic de drogue dissimulé dans leur modeste échoppe de falafels. Mais leur plan se heurte à un policier corrompu déterminé à leur mettre des bâtons dans les roues.
Once Upon a Time in Gaza est une comédie dramatique franco-germano-luso-palestinienne, écrite et réalisée par Arab et Tarzan Nasser, sortie en 2025. Le film a été présenté en première mondiale dans la section Un Certain Regard au Festival de Cannes 2025, le 19 mai, où il a remporté le prix de la mise en scène.
NOTRE CRITIQUE
Gaza est au cœur de l’actualité depuis bien longtemps maintenant. Parlons-en autrement, ne serait-ce que pendant deux heures, avant de reprendre la lutte bien sûr. Once Upon a Time in Gaza est justement une belle proposition de deux jeunes cinéastes gazaouis. Deux frères, deux fauves : Arab et Tarzan Nasser. Mais faut avouer qu’avec des noms pareils, ils ne risquent pas de rassurer Pascal Praud ! Ce western moderne, à la fois décomplexé et marqué par une esthétique « fait maison », apporte un vent de fraîcheur aux sorties cinéma actuelles, et on avait bien besoin de cela en pleine canicule. Dans un registre de narration assez primaire, ce nouveau projet se fraye un chemin un traitement politique nécessaire et un divertissement qui fonctionne. Sans quasiment rien envier aux productions européennes ou américaines du même genre. Une sorte de thriller rocambolesque et tragique, où un homme ordinaire se retrouve propulsé au cœur de la lutte. Au-delà du destin et du facteur chance qui nourrissent le cinéma de ces deux réalisateurs, le scénario pousse aussi son héros à affronter le conflit, malgré ses réticences à s’engager. Rappelant dès lors, que le conflit israélo-palestinien ne peut jamais être occulté, et que la neutralité est finalement impossible. Donc sous des airs de narration simpliste, Once Upon a Time in Gaza s’attaque raconte différemment, mais efficacement.
Le film s’inspire des meilleurs et référence habilement le genre, donnant l’impression d’avoir constamment quelque chose de familier sous les yeux, malgré le fait que Gaza ait trop rarement atteint nos grands écrans de cinéma. Pour autant, il ne dénature pas le chaos ambiant, montrant à la fois la débrouillardise nécessaire d’une population sous la précarité omniprésente, et un décor littéralement fracassé de toutes parts, entre bâtiments délabrés et rues à reconstruire. D’ailleurs, le film n’est pas juste une coquille vide, il parle aussi d’amitié, et pas comme tout le monde. Une amitié de bandits loosers, qui, dans d’autres films, se serait limitée au strict business is business. Ici, la collaboration se transforme en complicité, et ajoute une forme d’empathie vraiment bienvenue. Les réalisateurs partagent également leur amour du cinéma dans la seconde partie du film, en transformant leur héros légèrement pathétique en star du cinéma en devenir. Sans oublier d’y ajouter une touche d’humour, parfois décalée par rapport au contexte, mais qui s’accorde finalement assez bien avec le récit. On comprend assez facilement pourquoi le film a été sélectionné dans la catégorie « Un Certain Regard » du Festival de Cannes 2025.
EN DEUX MOTS
D’une efficacité implacable. Once Upon A Time In Gaza joue avec les détails de sa mise en scène pour offrir une expérience coup de poing, tout en ayant une profonde empathie pour ses personnages. Une tragédie moderne au cœur d’une guerre bien réelle.
4
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