SYNOPSIS
Hugo, 19 ans, passe comme chaque été ses vacances sur une île de l’Atlantique, dans la discrète maison de famille. Mais cette année marque un tournant : transformé physiquement, il revient accompagné de Queen, sa petite amie, une esthéticienne au franc-parler et aux ongles strassés qui tranchent avec sa propre réserve.

Leur arrivée ne passe pas inaperçue, et rapidement, tous les regards se tournent vers eux. L’Épreuve du feu est une comédie dramatique française réalisée par Aurélien Peyre, sortie en 2025.

NOTRE CRITIQUE
Il fait très chaud, mais heureusement, nos salles de cinéma sont climatisées. Sauf que pour son premier film, Aurélien Peyre a décidé d’y apporter une atmosphère brûlante dans ce coming-of-age de vacances aux grands reliefs.
Oubliez les clichés des films de vacances où les petites amourettes se construisent au rythme des degrés qui montent. Dans L’Epreuve Du Feu, le cinéaste raconte autre chose. Un premier amour, oui, mais aussi et surtout le regard des autres sur cette relation. Le film n’est presque pas une romance, tellement il s’attarde sur ce qui gravite autour de cette idylle naissante. Quand nos deux tourtereaux sont seuls, réunis dans une petite maison sur l’île de Ré, tout est parfait. C’en est presque ennuyeux, car tout se passe bien : tous les signaux sont au vert malgré deux profils qui, de l’extérieur, pourraient sembler dissonants. Mais à l’intérieur, l’amour brûle et la synergie des premiers mois d’amour est à son pic. L’Épreuve Du Feu explore surtout l’environnement estival et, plus encore, la pression étouffante d’une sphère amicale parfois très toxique. Ca tombe bien, car le coming-of-age s’y prête parfaitement : ce passage vers l’âge adulte qui entraîne conflits et chocs de maturité. À ce moment-là, on se cherche encore, on découvre nos désirs et nos ambitions, et on craint aussi d’y subir les préjugés..

Dans ce registre, L’Épreuve Du Feu tient un sujet passionnant, rarement exploré sous cet angle dans les films du même genre. D’autant qu’Aurélien Peyre ne lésine pas sur l’écriture de ses personnages. Il définit leurs contours au stabilo vert fluo, pour nous faire ressentir pleinement le malaise lorsque les différents profils se croisent. Et marquer les esprits par la dureté des échanges qui se trouve au beau milieu de cette émulation d’été. La cruauté verbale est partout, et c’est à cet âge que cela se matérialise le plus, quand les premiers mépris sociaux se forment et commencent à se figer juste avant l’âge adulte. Ça, il le réussit grâce à son fabuleux casting, avec en premier lieu Anja Verderosa, qui signe une prestation époustouflante et magnétique. À la fois sensible et drôle, sans elle, L’Épreuve du Feu n’aurait peut-être été qu’une petite étincelle. Mais malgré toute la bonne volonté, toutes les bonnes idées, et même une photographie d’été parfaite, l’Epreuve Du Feu peine à tenir le rythme.
La flamme se consume trop vite dans un récit ultra condensé, qui pourtant, porte aussi un ventre mou assez laborieux. Heureusement, Aurélien Peyre nous rattrape par le bras avec un final malin et puissant. Pas de happy ending ici, car les premiers amours sont rarement les derniers.
EN DEUX MOTS
L’Épreuve du Feu propose un coming-of-age intense et brûlant, explorant le regard des autres au moment de ses premières expériences sentimentales. Sa conclusion poignante rattrape (très) efficacement quelques allers-retours monotones au cœur de l’histoire.
3,5
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