LE ROI SOLEIL : ticket de cinéma gagnant !

SYNOPSIS

Au bar-PMU Le Roi Soleil, situé à deux pas du château de Versailles, les policiers Livio et Reda savourent leur verre de fin de journée lorsqu’ils croisent un habitué, Monsieur Kantz. Celui-ci vérifie ses numéros de loto en les comparant au tirage du jour. À sa grande surprise, il découvre qu’il vient de remporter plus de 294 millions d’euros.

Bouleversé, il quitte précipitamment les lieux pour toucher son gain… en oubliant son billet de loterie sur la table. Lorsqu’il revient pour le récupérer, une balle perdue le frappe. Le Roi Soleil est un film policier français réalisé par Vincent Maël Cardona et sorti en 2025.

NOTRE CRITIQUE

Ah, ces beaux PMU de France. Ceux où l’on te sert une bière dans un verre à pied, ceux où tu pouvais faire ton Côté Match avec les tirages du week-end crachés par la machine, et ceux où un vieux octogénaire crève avec un ticket de loto gagnant à la main. Bon, la troisième scène n’arrive pas tous les jours, mais c’est bien de cela que Le Roi Soleil va parler.

Avec son postulat de départ, un huis clos et une galerie de personnages portée par un casting intrigant, on avait franchement de quoi être interpellé par ce deuxième long-métrage de Vincent Maël Cardona. Tout de suite, on s’imagine que les dialogues vont fuser dans un affrontement entre le bien et le mal, et que nerf de la guerre se jouera forcément dans ce dilemme ultime : quelle décision prendre face à une opportunité de gain qui rendrait jaloux Bernard Arnault ? Eh bien finalement, les grandes qualités du film Le Roi Soleil ne se trouvent pas exactement là où on les attendait. Plein de surprises, le cinéaste français réussit un tour de force surtout dans la mise en place visuelle de son histoire, grâce à des partis pris de narration et de photographie très marqués. Et ça, c’est à la fois positif comme un chouille négatif.. Le demi-effet Rashōmon qu’il utilise est parfois très inventif, mais à d’autres moments, il tourne à la démonstration technique plus qu’au service du récit. Même constat pour la photographie. Elle a du caractère, elle est sinistre, et elle exploite à merveille l’enfermement du décor et renforçant le côté lugubre de l’histoire. Sauf que parfois, c’est bête à dire… mais on n’y voit tout simplement rien..

Cependant, et malgré toutes ses imperfections, on préfère forcément retenir le positif à la fin du visionnage. Vincent Maël Cardona nous habitue bien, car il nous habitue à accueillir avec plaisir l’audace des réalisateurs et l’originalité quand on se déplace en salle. Il va plus loin que le traditionnel « petit film bien fait, sympathique, avec son casting sympathique et sa review sympathique« . En fait, il prend des risques, et c’est sa plus grande qualité. Du bon sens, suivi par son casting en phase avec l’ambition du projet, qui joue pleinement la carte du cynisme. Car oui, autre point appréciable, ce film ne nous fatigue pas avec une balance artificielle entre le bien et le mal. Il part du principe qu’on est tous pourris depuis longtemps par le système, et que quoi qu’il arrive, on choisira toujours la pire option, tant qu’il existe une note d’espoir de s’en sortir –ou plutôt de s’enrichir. Une réalité cynique qui donne corps à ce rollercoaster de péripéties. Et qui surtout, permet d’aboutir à une dernière partie encore plus intéressante, plus dérangeante, avec son lot de scènes franchement macabres.

EN DEUX MOTS

3,5

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