CRITIQUE | SERIE

CHIEF OF WAR : le mana d’Apple Tv

Critique | La plateforme SVOD de la marque à la pomme frappe enore très fort avec cette création originale. Un récit historique au large des côtes hawaïennes, où la guerre gronde et où le choc entre deux mondes est imminent.

SYNOPSIS


Au XVIIIe siècle, les quatre grands royaumes de l’archipel hawaïen se livrent une guerre acharnée. Kaʻiana, un guerrier et noble hawaïen, est forcé à quitté son île natale pour l’étranger. À son retour, il rejoint la campagne militaire menée par Kamehameha Ier, futur unificateur d’Hawaï. Mais alors que la conquête d’Oʻahu touche à son terme, Kaʻiana finit par se retourner contre lui.

© Chief of War

Chief of War est une série télévisée américaine créée par Thomas Paʻa Sibbett et Jason Momoa. Diffusée sur Apple TV+ depuis le 1er août 2025, elle retrace l’histoire de Kaʻiana, figure complexe de l’histoire hawaïenne, qui s’opposa à Kamehameha Ier en 1795, lors de l’unification du royaume.

NOTRE CRITIQUE

Jason Momoa en tête d’affiche. En tant que cinéphile, ça ne donne pas forcément envie. Et pourtant, cette nouvelle série signée Apple TV+ cache quelques trésors sur son île brûlante de tensions. On va essayer de vous convaincre..

D’abord, les passionnés d’histoire et de récits des peuples seront servis. Chief of War s’inscrit dans la directe lignée des projets qui dévoilent une part trop méconnue de la grande histoire du monde, rarement abordée dans nos manuels scolaires. Il y a donc forcément une valeur. pédagogique qui fait du bien. Direction Hawaï donc, en remontant jusqu’à la période de James Cook et compagnie. Et cette nouvelle série créée par Jason Momoa et Thomas Pa’a Sibbet illustre avant tout la propagation du chaos. La violence extrême de cette époque, accélérée par les confrontations entre clans, mais aussi en partie par l’arrivée des armes à feu sur leur territoire. Comme pour le Japon au 16e siècle, les Hawaïens vont découvrir l’effet de la poudre et ça va changer deux trois trucs.. Chief of War exploite justement très bien ce déchaînement à l’écran, sans aucun compromis ou pourparlers sur la violence : éclatement de crânes et corps criblés de balles après les combats vous seront servis. Pourtant, elle ne s’appuie pas non plus uniquement sur cet aspect. La série propose aussi un récit profondément ancré dans les croyances traditionnelles et la remise en question des statuts de leader. Entre le fou, le sage et le téméraire, des airs de conte maori bien ancré dans la réalité de ce temps.

© Chief of War

Alors, ça vous donne déjà un peu plus envie, non ? Le casting qui accompagne cette première saison est, en plus, assez talentueux –si l’on met de côté l’inévitablement catastrophique Jason Momoa (mais bon, il a sorti le portefeuille pour produire, ça compense). Des nouvelles têtes que l’on voit trop peu au cinéma, si ce n’est peut-être pour Cliff Curtis en parfait antagoniste qui perd la boule. Sur la forme, les réalisateurs soignent leurs plans avec des larges panoramas au drone sur ces îles magnifiques, une vraie carte postale animée. Mais ils oublient quand même d’y ajouter parfois du charme de cinéma. Les décors paraissent souvent assez vides, mais heureusement, Chief of War trouve son mana dans le dernier épisode spectaculaire, qui conclut de manière explosive au bord d’un volcan. Tous les ingrédients étaient donc réunis pour faire de Chief of War l’une des meilleures mini-séries de l’année, mais le projet manque finalement de temps.. En voulant embrasser trop de thèmes à la fois, en se voulant fresque de cette époque, elle sacrifie la profondeur de certains enjeux. Tout va trop vite, et le récit perd en relief, au point de donner parfois le mal de mer, malgré toutes ses qualités rares que l’on recherche dans une série, sur la forme comme sur le fond. Avec comme parfait exemple : les personnages féminins. Il y a la volonté de les mettre en avant, mais seulement la volonté finalement..

À retrouver sur Apple Tv+

EN DEUX MOTS

La prophétie nous a charmés, mais pas assez pour être totalement convaincu. Chief of War manque le coche pour prétendre au titre de meilleure série de 2025 à cause de petits défauts au fil du récit. Et désolé, mais on n’oubliera pas la scène de la course en luge, visuellement effrayante.

3,5

Note : 3.5 sur 5.


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