CRITIQUE | FILM FESTIVAL DE CANNES

THE CHRONOLOGY OF WATER : les mots, pouvoir de guérison

Critique | Premier essai à la réalisation pour Kristen Stewart. Un premier long métrage qu’elle présente d’ailleurs au festival de Cannes 2025 dans la catégorie "Un Certain Regard", ainsi qu’au festival du film américain de Deauville où elle repart avec une récompense, celle de la révélation.

SYNOPSIS


Une jeune femme découvre sa voix à travers l’écriture et trouve son salut dans la natation, devenant finalement une enseignante inspirante, une mère accomplie et une écrivaine unique de notre époque. The Chronology of Water est un drame biographique et romantique sorti en 2025, écrit pour le cinéma, co-produit et réalisé par Kristen Stewart. Le film est adapté du livre éponyme de Lidia Yuknavitch, publié en 2011. The Chronology of Water a été présenté en avant-première dans la section Un Certain Regard du Festival de Cannes 2025, le 16 mai.

© The Chronology Of Water

NOTRE CRITIQUE


Premier passage derrière la caméra pour Kristen Stewart. Un essai attendu au tournant, d’autant qu’il s’agit de l’adaptation du roman autobiographique de Lidia Yuknavitch, plus connu en France sous le titre La Mécanique des fluides. Un travail d’adaptation qui n’est pas sans risques : les premières réactions aux différents festivals pointent déjà un film jugé difficile d’accès. Pourtant, Kristen Stewart ne passe pas par quatre chemins pour illustrer son portrait de femme détruite en quête de reconstruction. Ce premier long-métrage de la jeune cinéaste est un choc, aussi bien visuel que narratif. C’est avec délicatesse et sincérité qu’elle décide de raconter cette histoire. Une délicatesse assez frontale, parfois pudique, menée à la baguette par un travail de montage sensationnel et d’une bouleversante poésie. Tenez-vous bien.. c’est peut-être la première fois que l’on dira d’un film que le parti pris du chapitrage (souvent gadget ailleurs) est pleinement justifié. Il structure les étapes de transformation du personnage principal et renforce l’impact de chaque phase. Donc c’est plutôt bien trouvé.

© The Chronology Of Water

Un personnage principal d’ailleurs incarné par la bien trop sous-estimée Imogen Poots. L’actrice britannique, qui n’a brillé que par des interprétations de seconds plans, arrive enfin à décrocher un rôle complexe qui déroule le tapis rouge à son impressionnante palette de jeu. Impressionnante est bien le mot quand on découvre la performance sensible et enragée de la comédienne, qui porte toute la brutalité du long-métrage sur ses épaules. On croise les doigts pour la retrouver dans de multiples soirées de récompenses prochainement. C’est notre petite favorite de cette année. Autrement, The Chronology of Water est un livre de vie, où jaillissent des moments de douleurs captés par l’étouffante caméra de Kristen Stewart. Caméra épaule, images en mouvement constant et au plus proche des personnages. Le spectateur, comme l’héroïne, est en apnée, cherchant l’oxygène là où il reste un peu d’espace : dans une piscine. Quand elle ne subit pas les actes incestueux de son père à la maison. Un portrait de femme brutal, courageux et aussi introspectif sur le corps, l’art, les mots et l’imagination. C’est finalement dans la parfaite continuité de The Outrun et Sorry Baby, en plus complexe. Tantôt dérangeant, tantôt violent, ce premier long-métrage fait office de parpaing émotionnel, qui reste pendant un petit moment dans l’estomac de son spectateur. Nécessaire, utile et important à tout point de vue.

EN DEUX MOTS

Un premier essai remarquable de la part de Kristen Stewart. L’actrice américaine délivre ici un portrait lourd de sens, d’une femme courageuse, interprétée par une impressionnante Imogen Poots. L’un des chocs utiles et importants de l’année 2025.

4

Note : 4 sur 5.


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