SYNOPSIS
Fatima, benjamine d’une famille d’immigrés algériens, grandit dans une banlieue parisienne où les sujets de l’amour et de la sexualité restent profondément tabous. En quittant son lycée de banlieue pour poursuivre ses études, elle s’éloigne progressivement de sa famille et découvre de nouveaux horizons, ainsi que son homosexualité. Tout en s’émancipant et en construisant une nouvelle vie, Fatima demeure attachée à sa foi musulmane et à ses proches.

La Petite Dernière est un drame franco-allemand réalisé par Hafsia Herzi, sorti en salles le 22 octobre 2025. Le film, sélectionné en compétition officielle au Festival de Cannes 2025, y remporte le Prix d’interprétation féminine pour Nadia Melliti ainsi que la Queer Palm.

NOTRE CRITIQUE
C’était la petite surprise de la compétition du Festival de Cannes 2025. On n’aurait pourtant pas misé sur ce film, face à des noms comme Tarik Saleh, Julia Ducournau ou Richard Linklater. Et pourtant, on aurait dû parier sur La Petite Dernière. Ce renversement, à la fois décevant et surprenant, résume parfaitement une compétition globalement en demi-teinte cette année. Le long-métrage de Hafsia Herzi réussit cependant à tirer son épingle du jeu et s’est même offert le luxe de nous émouvoir, en comparaison à d’autres films très froids de la sélection. En fait, La Petite Dernière est important et fait du bien. Surtout parce qu’il est porté par une actrice principale exemplaire et touchante de sincérité. Nadia Melliti, découverte pendant un casting sauvage, n’a certainement pas volé son prix d’interprétation féminine, tant sa palette de jeu s’étoffe au fil du récit. Elle y conclut d’ailleurs en apothéose avec un final très significatif et d’une grande tendresse.

De l’autre côté de la caméra, Hafsia Herzi pose délicatement ses mots sur des problèmes sociétaux existants. Tout en gardant une distance avec le film trop collectif que l’on aurait pu redouter en lisant le synopsis. La Petite Dernière est avant tout une fiction, une histoire d’amour, traversée par une galerie de personnages attachants que Fatima croise au fil de son parcours initiatique, aussi tumultueux que passionnant à suivre. Le long-métrage évite les pièges qui lui sont tendus et ne rentre jamais véritablement dans le cliché. Arrivant à trouver l’équilibre parfait entre le film social sur les banlieues et l’acceptation, mélangé à la tendre fiction, parfois douloureuse comme lumineuse. La réalisatrice Hafsia Herzi réussit là où beaucoup échouent : rendre son histoire profondément humaine et poser un regard juste, cohérent et sincère sur les thèmes qu’elle aborde. La Petite Dernière est un film qui mérite toute notre attention. Donc accordez-lui votre temps !
EN DEUX MOTS
Sans jamais tomber dans le pathos du drame social, Hafsia Herzi pose un regard neuf et attendrissant sur le rite initiatique du personnage de Fatima, interprété avec brio et justesse par Nadia Melliti. La surprise de la compétition cannoise de 2025.
4
Les avis des autres rédacteurs
Abonne toi au site !
Ils en parlent également : Le Monde, Zone critique ou Sofilm



