SYNOPSIS
Au tournant des années 2000, le monde des arts martiaux mixtes (MMA) est encore une arène brutale et méconnue, réservée aux guerriers prêts à tout risquer pour la gloire. Parmi eux, Mark Kerr, surnommé The Smashing Machine, domine par sa puissance et sa détermination. Ancien champion de lutte universitaire, il s’impose rapidement comme l’un des combattants les plus redoutés du circuit.

Mais derrière la légende se cache un homme en lutte contre ses propres démons : la dépendance aux analgésiques, les blessures répétées, la pression de la victoire et l’érosion de sa vie personnelle. Tandis que la cage devient son refuge et sa prison, Mark Kerr tente de se reconstruire, tiraillé entre la gloire éphémère du ring et la quête d’un sens plus profond à sa vie.

NOTRE CRITIQUE
Les premières images du relooking de Dwayne Johnson donnaient franchement envie. Exit le t-shirt beige trempé de sueur qu’il traînait dans toutes les jungles de cinéma. Place au slip bien serré et à quelques nouveaux muscles fraîchement ajoutés à sa collection. Et pour le coup, on ne s’était pas trompé : le vrai point fort (ou poing fort, ça marche aussi) de The Smashing Machine, c’est lui. Pas Emily Blunt hein. Pas non plus son acolyte Ryan Bader, perdu à chaque fois qu’il apparait à l’écran. C’est Dwayne Johnson qui porte tout sur ses épaules volumineuses, et le cinéaste Benny Safdie l’avait prévu comme ça. Car The Smashing Machine se présente tout de suite comme un film-fresque, calibré pour les récompenses de la meilleure interprétation aux Oscars. Bref, l’idée très scolaire du biopic. Le réalisateur américain oublie malencontreusement de s’intéresser à autre chose qu’à la physicalité de son héros, même si, l’écart de dimension entre les personnages et la carrure titanesque de Dwayne Johnson offre des plans pleins de contraste. Mais ça ne fait certainement pas tout. Plus le film avance, plus il ressasse des thématiques déjà vues mille fois –surtout dans le sport de combat. La dépendance aux pilules miracles, la peur de la défaite, la gloire, la chute bla bla bla.. Ce n’est qu’en toute fin de long-métrage que Benny Safdie glisse un peu de nuance, comme s’il refusait de conclure comme prévu. Et ce constat général est vraiment regrettable, car les angles et les possibilités étaient multiples dans The Smashing Machine.

On s’attendait par exemple à voir des corps détruits, blessés ou fracturés. Ça aurait justement pu renforcer tout le discours sur la dépendance à certains produits. Et cela aurait aussi mieux servi le propos du film, centré sur l’histoire du premier sport de combat ultra-violent jamais autorisé jusque-là. Le problème, c’est que le cinéaste rate son uppercut et prend le K.O. de sa vie. Toutes les séquences de combat sont d’une nullité affolante. Aussi peu crédibles que terriblement artificielles. Elles sont longues en plus, mais pour rien. À peine un nez cassé, à peine une patate de forain. On se touche avec la douceur d’un combat d’école primaire dans le 16ᵉ arrondissement de Paris. On ne demandait pas un film d’action, mais pas non plus un drame aussi édulcoré. Comme si Benny Safdie avait honte de parler de MMA, comme s’il voulait atténuer la violence pour éviter le cliché. Sauf qu’au contraire, le MMA de l’époque était bien plus brutal qu’en 2025.. Avec The Smashing Machine, on peut penser le contraire. Pire encore, la mise en scène tente désespérément de forcer le réel. Des zooms proches jusqu’à la goutte de sueur comme dans un épisode de The Office. Le ton sérieux et grave ne prend jamais vraiment, et on retombe dans un schéma répétitif, monotone, et profondément rébarbatif. Au final, The Smashing Machine est tout sauf un Main Event de l’année.
EN DEUX MOTS
Benny Safdie se pense symbole du renouveau hollywoodien, et pourtant, il propose ici un film qui transpire les relents les plus éculés de ce cinéma. Le réalisateur n’est pas taillé pour les « longues histoires ». Son style fonctionne mieux sur des projets simples, nerveux, où le cadre resserré forme la tension. Il est incapable de la produire autrement..
2,5
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