SYNOPSIS
Après des années d’exploration au pôle Nord, Coline Murel revient sans prévenir dans son village du Jura pour écrire un livre. Son retour réveille des tensions familiales et la confronte à Christophe, son amour de jeunesse désormais père de famille. Un incident la fait basculer, et ses deux frères l’emmènent en montagne pour tenter de renouer. La randonnée tourne à la confession et à la réparation, jusqu’à ce que Coline disparaisse soudainement..

Retrouvée bien plus tard au Groenland, elle affronte seule un environnement qui lui est familier mais un corps qui la trahit. Entre paysages glacés et liens retrouvés, Coline cherche une dernière fois à faire la paix avec sa vie et avec les siens.

NOTRE CRITIQUE
Blanche Gardin encore en dépression. Mais cette fois-ci, pas parce qu’elle soutient son compagnon Louis C.K qui sort son paf devant d’autres actrices. Dans L’Incroyable Femme des Neiges, elle incarne la dernière étape de la vie d’une femme confrontée à un cancer en phase terminale. L’occasion pour ce personnage de faire le point sur son existence et de dénouer quelques nœuds de tension du passé..
Ce nouveau long-métrage de Sébastien Betbeder relève le défi ambitieux de condenser l’introspection d’un personnage en détresse tout en retraçant, de manière synthétique (car le films ne dure que 1H42), son parcours professionnel, familial et amoureux.. Bref, un véritable col infranchissable tant les sujets sont denses et fournis. Mais le cinéaste ne s’arrête pas là. Il veut aussi y injecter de l’humour, et plus particulièrement celui qui fait la réputation de Blanche Gardin. Du drame d’abord donc, mais aussi de la comédie satirique et crue, avec un brin de flegme, signature de l’humoriste française. Malheureusement, cette tentative brouille encore plus le sentier narratif du film (qui était déjà sinueux). On s’y perd entre le personnage et l’interprète. D’autant que Blanche Gardin vaut mieux que ça, elle a déjà montré ailleurs toute l’étendue de son talent devant une caméra de cinéma. Ici, on se retrouve devant des scènes comiques forcées, pas toujours drôles d’ailleurs, qui débarquent très tôt dans le récit. Les blagues arrivent dès les premières minutes, pas le temps de niaiser, de s’imprégner de l’atmosphère du film ou de se familiariser avec le personnage. L’Incroyable Femme des Neiges se caractérise finalement par une froideur dans le portrait de ses personnages. Un contraste pas assez équilibré, où l’empathie reste à décongeler au fil des minutes.

Le réalisateur souffle le chaud, et surtout le froid. On subit des cassures dans le récit assez frontales, et c’est plutôt pour nous déplaire. D’une mini-aventure familiale centrée sur la réconciliation avec soi-même, à une disparation au cœur du Groenland façon Kaizen. De but en blanc, du coca light comme on dit sur Twitter. Et tout cela alourdit la digestion d’un long-métrage, qui pourtant, traite d’un sujet moins complexe qu’il n’y paraît. L’Incroyable Femme des Neiges fuit totalement sa thématique principale, à l’image de son personnage, pour s’embourber dans des dialogues semi-rigolos, semi-impliqués. Dans lesquels d’ailleurs, Philippe Katerine et Bastien Bouillon sont littéralement sous-exploités. Heureusement, on ressent à travers l’image tout l’amour que Sébastien Betbeder porte aux décors naturels de montagne. Une cinématographie soignée, pleine de cachet et en parfaite harmonie avec le sujet, qui conclut visuellement de la meilleure des manières. Dommage que le résultat soit annihilé par un récit fouillis, incapable de créer le lien nécessaire avec le spectateur. On se retrouve alors face à un long-métrage entre tous les chemins, drôle mais pas tout le temps, touchant mais pas assez. Comme si l’on s’engageait à gravir une montagne, pour rebrousser chemin à mi-parcours..
EN DEUX MOTS
Difficile de totalement s’impliquer dans un long-métrage aussi réservé et pudique. Heureusement, on profite de décors majestueux, qui traduisent à merveille le sentiment de détresse et de peur. Au-delà, L’incroyable Femme des Neiges rate à moitié tout ce qu’il entreprend..
2,5
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