CRITIQUE | FILM

CHAINSAW MAN : l’arc qui dynamite

Critique | Attendue depuis près de deux ans, la suite de l’anime Chainsaw Man prend forme au travers de l’adaptation de l’arc Reze (tome 6), par le studio MAPPA (L’Attaque des Titans, Jujutsu Kaisen…).

SYNOPSIS

Le film Chainsaw Man adapte la suite des aventures de Denji, jeune Devil Hunter exploité par les Yakuzas pour rembourser la dette laissée par son père. Trahi et laissé pour mort, il ne survit qu’en scellant un pacte avec Pochita, son chien-démon tronçonneuse, qui lui offre son cœur et donne naissance à Chainsaw Man. Il devient chasseur de démons grâce à sa nouvelle capacité : se transformer en démon lorsqu’il le souhaite..

© Chainsaw Man – Le Film : L’arc de Reze

Après une journée passée en compagnie de Makima, Denji s’abrite de la pluie et fait une rencontre qui va bouleverser son quotidien : Reze, une employée de café. Très vite, il tombe amoureux… sans imaginer ce qui l’attend réellement. Ses choix conduisent Tokyo au chaos, et aux propres limites de Denji.

NOTRE CRITIQUE

Les adaptations de mangas ne cessent de se multiplier, bien au-delà du seul format sériel animé. Depuis que les salles de cinéma se sont emparées de l’animation japonaise, les films issus de licences phares se succèdent, permettant aux spectateurs de découvrir sur grand écran aussi bien des épisodes clés que des arcs plus resserrés spécialement pensés pour le cinéma. Après Demon Slayer, qui a ouvert la voie, puis Jujutsu Kaisen, c’est désormais Chainsaw Man qui mise sur l’un de ses arcs les plus intenses et émotionnels pour explorer en profondeur son héros, Denji. Alors il n’est pas question de hors-série mais de suite de la première saison, il est donc difficile de voir le film sans avoir rattrapé les 12 premiers épisodes. Assez vite, le rythme de ce long-métrage d’1h40 s’installe, laissant volontairement de côté certains personnages centraux comme Makima, reléguée à l’arrière-plan mais toujours présente pour tirer les ficelles de l’intrigue. Car ici, toute la lumière se porte sur Reze : elle capte notre attention autant que celle de Denji, dont l’univers bascule à son contact. Ce n’est pas seulement un changement d’enjeu, mais un véritable changement de direction. L’animation se fait plus éclatante, presque incandescente, un feu d’artifice de couleurs qui défile sous nos yeux en contrepoint de scènes de combat explosives, véritables signatures du film.

© Chainsaw Man – Le Film : L’arc de Reze

Le tout s’accompagne d’une évolution notable par rapport à la recette de la Saison 1 : une place plus grande laissée au contemplatif, comme pour épouser le regard émerveillé de Denji posé sur Reze. Si l’on devait résumer l’arc Reze, ce serait ce goût doux-amer qui reste en bouche : une romance à la fois sincère et fragile, plus destructrice encore que les explosions de cet anti-héros en quête d’identité. Une histoire d’amour qui se faufile entre dilemme intime, tensions politiques et questionnements philosophiques : un duo broyé par le monde qui les entoure, rêvant d’échapper à leur destin dans une séquence enivrante au bord de la piscine du lycée. Ce qui relie instantanément les spectateurs à l’émotion, c’est sans surprise la composition somptueuse de Kensuke Ushio. Sa bande-son enveloppante culmine avec le délicat et inoubliable morceau au piano « in the sea », véritable fil conducteur de la mélancolie de l’arc Reze. Toutes les cases du succès sont cochées : un visuel puissant, ultra-rythmé, qui nous emporte dans une valse de coups explosifs surgissant sans prévenir. Le film n’épargne ni les émotions (oui, il promet de vous briser le cœur) ni les rires, notamment avec une séquence entièrement consacrée à Beam et son énergie de requin fou. C’est un ensemble poussé à l’extrême, sans fausse note, où chaque élément trouve sa place. Et puis vient la fin, volontairement inachevée. Une coupure nette, frustrante, presque cruelle, qui ne fait qu’accentuer notre envie de découvrir la suite de cette histoire déchirante et électrique qu’est Chainsaw Man.

EN DEUX MOTS

Cet arc vient couronner l’ensemble. Après une Saison 1 parfois en manque de puissance visuelle, l’arrivée de Reze apporte un souffle nouveau. Ce concentré d’émotion, d’action et de virtuosité graphique est totalement convaincant. On ne pense plus qu’à une seule chose : la Saison 2.

4

Note : 4 sur 5.


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