CRITIQUE | SERIE

BECOMING KARL LAGERFELD : house of Karl

Critique | Après la projection des deux premiers épisodes au Grand Rex lors de l'avant-première, Disney Plus dévoile enfin l'intégralité de sa mini-série sur le directeur artistique au plus bel accent allemand : Karl Lagerfeld. Une saison haut en couleurs et riche en rebondissements.

SYNOPSIS


En 1972, à 38 ans, Karl Lagerfeld nourrit l’ambition de devenir le couturier français le plus célèbre, alors qu’Yves Saint Laurent règne sans conteste sur le monde de la mode. C’est à cette époque qu’il rencontre Jacques de Bascher, un jeune dandy dont il tombe amoureux. Lagerfeld se confronte alors à Saint Laurent et Pierre Bergé, dirigeants de la maison de couture la plus prestigieuse.

© Becoming Karl Lagerfeld

Entre rivalités de clans, conflits d’ego, fêtes décadentes, amours tragiques et amitiés grandioses, plongez dans l’histoire de Kaiser Karl et sa quête acharnée de reconnaissance. Becoming Karl Lagerfeld est une mini-série télévisée française créée par Isaure Pisani-Ferry, Jennifer Have et Raphaëlle Bacqué, diffusée sur Disney+ depuis le 7 juin 2024. Adaptée du livre « Kaiser Karl » de Raphaëlle Bacqué, elle retrace la vie du célèbre couturier Karl Lagerfeld, incarné à l’écran par Daniel Brühl.

NOTRE CRITIQUE

On a connu Ewan McGregor en Roy Halston, Pierre Niney en Yves Saint-Laurent, et désormais, on découvre Daniel Brühl en Karl Lagerfeld. Oui, ils ont choisi le seul acteur allemand qui parle bien français, mais ils ne se sont pas trompés. Portée par cet acteur de talent, la série Becoming Karl Lagerfeld se métamorphose en romance de designer sulfureuse, où la petite compétition entre maisons de haute couture et de prêt-à-porter nourrit les plus grands défis de la mode. La série traite aussi et surtout de l’ego, dans un monde où il est essentiel pour créer. Les créateurs cherchent à se surpasser pour impressionner leurs pairs ou la presse, pas nécessairement pour plaire au public. Sauf que Karl Lagerfeld débarque et devient un directeur artistique qui recherche un succès plus large, incluant le succès commercial. Il redéfinit les contours du métiers en quelques années. La série met en avant ce parcours atypique, montrant comment une personne a pu bouleverser une industrie si petite et pourtant si importante pour le rayonnement de la France, et de Paris. On est d’ailleurs plus mesuré qu’Emily in Paris lorsqu’il s’agit de montrer la capitale de la mode. La mise en scène ne fait pas dans le cliché, mais garde un certain charme haussmannien qui saura faire frémisser les papilles du moindre américain devant la série.

© Becoming Karl Lagerfeld

C’est le même constat avec Daniel Brühl, qui n’utilise pas toutes les mimiques possibles pour singer Karl Lagerfeld. Et dieu sait qu’on tombe facilement dans la caricature avec ce genre de personnage. Il suffit de regarder les anciens sketchs d’humoristes sur sa personne. Il est épaulé dans sa tâche par quelques autres acteurs talentueux, comme Alex Lutz et Théodore Pellerin. En revanche, pas certain que tous soit servi à la même enseigne. On regrette déjà l’écriture d’un Yves Saint-Laurent totalement stéréotypé, avec des manières et une identité psychologique démesurées pour en faire un semi-antagoniste malade. Ça tombe à l’eau, même si l’idée de départ de traiter la rivalité ente les deux hommes (sur le plan mode et amoureux) est très intéressante. Toutefois, le sujet et le milieu qu’il dépeint sont extrêmement fascinants, et on adore découvrir les coulisses du métier, même si la série détourne parfois son intrigue. Car oui, on parle de mode, mais on parle aussi et surtout de romance, et de romance toxique. Cela fait de Becoming Karl Lagerfeld une mini-série moderne qui, en parlant du passé, aborde un sujet bien d’actualité. On ouvre les yeux sur des situations que beaucoup ignoraient, et certains ne comprendront peut-être pas que le vrai méchant est Jacques de Bascher. Malgré quelques égarements dans cette relation polyamoureuse, la série de six épisodes est passionnante, avec un rythme frénétique, à l’image d’un homme qui a vécu à mille à l’heure dans le monde de la mode tout en étant casanier avec ses nombreux petits chats.

A retrouver sur Disney Plus Prime Vidéo

EN DEUX MOTS

Milieu fascinant et personnages exubérants, Becoming Karl Lagerfeld a de l’or dans son scénario. Les créateurs l’ont bien compris et offrent à Daniel Brühl un rôle à la hauteur de sa carrière. Une première saison à savourer, même si elle n’est pas aussi prestigieuse que les créations du célèbre directeur artistique allemand.

3,5

Note : 3.5 sur 5.


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