ÇA RACONTE QUOI ?
Blonde est un récit fictif de la vie de Marilyn Monroe d’après l’œuvre de Joyce Carol Oates. Il raconte comment Norma Jeane, alias Marilyn Monroe devint l’une des plus grandes sex-symbol des années 50 et icône du cinéma. Il s’agit donc d’une “relecture” et d’une version imaginée de sa vie/carrière.

Le film abordera ses états d’âme, ses blessures les plus profondes, et sa place en tant que femme dans un nid d’hommes aux mauvaises intentions. L’intérêt de cette nouvelle œuvre est de montrer dans un long-métrage à la direction indépendante son double comportement : celui visible devant les caméras, et la femme meurtrie qu’elle cachait aux yeux de tous.

NOTRE HUMBLE AVIS
La toile s’embrase, les internautes crient au non-respect de la vie de cette star interplanétaire : Maryline Monroe. Une icône qui continue de transcender les générations et de faire parler en 2022.
Oui, le film ne respecte pas fidèlement le parcours Marilyn Monroe, puisqu’il adapte un récit fictif. Ceci n’est donc pas un biopic, et il prend d’ailleurs beaucoup de libertés avec les faits. Il faut lire le livre Joyce Carole Oates pour s’imprégner du concept et du projet. En ce qui concerne l’apparence physique du personnage incarné, c’est la sublime Ana de Armas qui prête ses traits à Norma Jeane grâce notamment à son excellent jeu d’actrice. Il n’est pas simplement question de posture, c’est la finesse de ses expressions faciales qui retranscrit à merveille cette version de Marylin Monroe, plus blonde que jamais. Mais attention, tout n’est pas parfait dans cette représentation. Rappelons-le, pour incarner « au mieux » Marylin Monroe, le cinéaste Andrew Dominik à utiliser certains effets spéciaux, et à volontairement grossi certains traits physiques d’Ana de Armas. Lorsque l’on s’intéresse un peu à la vie de cette icône, on sait à quel point Marylin Monroe n’acceptait pas son corps, le choix d’une actrice beaucoup plus fine grossie à l’écran est presque un contre-sens.

Les mauvais choix auraient pu s’arrêter ici. Si seulement le film ne durait pas plus de 2h… 2h46. Quasiment impossible de regarder le film d’une traite sans se déconnecter de l’histoire. Qui pourrait réaliser l’exploit de le visionner une deuxième fois ? Peu de spectateurs. Si l’objectif était d’apporter de la profondeur à ce récit, le cinéaste aurait pu exploiter l’idée d’une mini-série. En effet, on ressent durant de nombreuses séquences de la longueur ou un manque d’intérêt certain. Marylin Monroe rencontre des personnages, se fait avoir par des hommes, et rebelotte.. Certaines scènes empêchent l’ancrage du récit, et ne viennent qu’énumérer des faits fictifs. Le propos convainc par moment, mais c’est parfois aussi tout l’inverse. Certaines thématiques sont tout simplement mal exploitées : cadre familial de la protagoniste, ses blessures internes d’abandon, le deuil.. En revanche, s’il y a bien quelque chose de positif sur lequel nous pouvons revenir, ce sont les qualités visuelles du (beaucoup trop) long-métrage. Une alternance de colorimétrie entre le noir/ blanc et des couleurs assez vintages qui vieillissent la photographie et rappellent les années 50, le contexte même du film. Une qualité du cadre qui permet d’agripper viscéralement l’œil du spectateur.
Par ailleurs, la sexualité de Marylin Monroe (et son rapport aux hommes) est un des traits du film les plus dérangeants. La présence de nudité n’est pas vraiment nécessaire, surtout lorsqu’elles sont trop explicites. Bref, il y du bon et du mauvais dans Blonde, et c’est aussi pour cela que le film fait tant parler !
Film indépendant de nature imparfaite, Blonde déroute le spectateur par sa prise de risque concernant la narration en traitant de manière fictive la vie d’une icône planétaire. Les choix visuels sont convaincants, Ana de Armas est flamboyante, mais le film est tout de même trop long pour une entière immersion.
2,5
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