SYNOPSIS
Sandra, Samuel et leur fils malvoyant de 11 ans, Daniel, vivent depuis un an loin de tout, à la montagne. Un jour, Samuel est retrouvé mort au pied de leur maison par le tout jeune enfant.

Une enquête pour mort suspecte est ouverte. Sandra est bientôt inculpée malgré le doute : suicide, homicide ou accident mortel ? Un an plus tard, Daniel assiste au procès de sa mère, véritable dissection du couple.

NOTRE CRITIQUE
Grande réalisatrice, grand film et grande Palme D’or. Bien qu’Anatomie d’une Chute ne soit pas notre coup de cœur du 76e Festival de Cannes, il reste néanmoins celui à récompenser. Pourquoi ? Parce qu’il marque l’ascension d’une réalisatrice française talentueuse, mais aussi parce qu’il incarne la singularité de cette édition 2023. Avec Anatomie d’une Chute, Justine Triet déconstruit le film de procès et s’amuse à mixer les genres. Tellement, qu’on ne sait plus où placer ce long-métrage. Entre le film social, le thriller policier ou le drame, toutes les saveurs jaillissent pour former un projet unique qui ne cesse de fasciner à chaque étape de son récit. Celui-ci étant admirablement écrit en partie par Arthur Harari, le papa du film Onoda. Une affaire au tribunal que l’on pourrait voir n’importe où en France, mais où les personnages évoluent au fil des éléments de l’enquête et surtout des témoignages. Dans ce film, on perd très vite notre boussole sociale, car tout est remis en question après chaque dialogue ou intervention. La cinéaste Justine Triet nous tient et elle compte bien nous terminer en beauté.

Par la prestation impeccable de chaque acteur, les messages passent comme une lettre à la poste. La cinéaste française interroge le doute, continuellement présent dans les décisions de justice et plus largement dans notre société, à travers cette histoire de meurtre, suicide ou mort accidentelle (à vous de le découvrir). L’actrice Sandra Hüller est parfaite, Swann Arlaud aussi, mais le jeune Milo Machado Graner est bien plus. Véritable clé du récit, il fascine tout autant qu’il surprend. Quant à la forme, Justine Triet se surpasse en offrant une mise en scène soignée en extérieur, quand ce n’est pas pour nous étouffer dans le tribunal. En d’autres mots, Anatomie d’une Chute est surtout une anatomie d’un nouveau cinéma, celui qui donne un élan au 7ème art français, celui qui est fièrement subventionné, mais qui ne ferme pas sa gueule pour autant quand il observe les dérives de l’Etat. Bref, une Palme d’or que l’on n’oubliera pas de si tôt.
EN DEUX MOTS
Une grande Palme D’or qui récompense tout le travail de la réalisatrice Justine Triet. Anatomie d’une Chute nous tient de la première à la dernière seconde et propose une conclusion aussi surprenante que pertinente. Le discours de la cinéaste sur la croisette offre évidemment des points bonus.
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