CRITIQUE | FILM

LE REGNE ANIMAL : la mutation du cinéma français

Présenté en film d'ouverture dans la section « Un Certain Regard » du festival de Cannes 2023, le dernier long-métrage de Thomas Cailley, réalisateur du célèbre "Les Combattants", ne cesse de faire parler de lui depuis. Bonne parole ou sur-engouement ? Notre critique du Règne Animal.

SYNOPSIS

Dans un monde en proie à une vague de mutations qui transforment peu à peu certains humains en animaux, François fait tout pour sauver sa femme, touchée par ce phénomène mystérieux. Alors que la région se peuple de créatures d’un nouveau genre, il embarque Émile, leur fils de 16 ans, dans une quête qui bouleversera à jamais leur existence.

© Le Règne Animal

Le Règne animal est un film français réalisé par Thomas Cailley, sorti en 2023. Il a notamment été présenté en film d’ouverture dans la section « Un Certain Regard » du festival de Cannes 2023.

NOTRE CRITIQUE

Le postulat de départ n’est pas forcément rassurant. On pourrait craindre qu’un film français abordant des mutations humaines se transformant en animaux paraisse peu crédible. Eh bien, nous en sommes loin, tant Le Règne Animal est une réussite totale.

En commençant évidemment par la forme, qui démontre une grande maîtrise technique. La qualité des effets spéciaux saute tout de suite aux yeux. Il y a un grand niveau de détail dans chaque mutation, qui a été permis par un ingénieux mélange de prothèses matérielles et de multiples couches d’effets numériques ajoutées par la suite. Permettant un niveau de réalisme bluffant, encore plus pour un film d’un tel budget (moins de 16 millions d’euros). Preuve irréfutable que nos talents sont bien présents en France, et qu’il suffit juste de financer les bons projets. Un film très émouvant, avec des personnages travaillés, crédibles aux relations fortes avec lesquels on se prend très vite d’affection. Tout en étant très engagé dans son propos principal qu’est l’acceptation des différences des autres. Que ce soit au sens plus intime de l’individu, comme au sens plus large de populations entières. L’acceptation de l’autre dans notre vie, et l’acceptation des autres dans notre communauté. Et tout cela est extrêmement bien amené avec beaucoup de justesse.

© Le Règne Animal

Tout cela est habillé par une mise en scène qui est au plus proche de ses personnages, afin de capter tous les questionnements, les peurs et les conflits qui existent et grandissent en eux tout au long du film. Sans pour autant mettre de côté l’esthétique. À de nombreuses reprises, on se surprend d’émerveillement devant la beauté de certains plans, exultant autant de terreur que d’admiration devant certaines situations. Évidemment ce n’est pas parfait, certains personnages sont trop archétypaux, et quelques situations qui ne mènent à rien. Mais ces défauts s’oublient à la lumière de ses nombreuses autres qualité, par conséquent, un film largement à la hauteur de ses ambitions. En définitive, il ne faut surtout pas manquer ce nouveau long-métrage français, et spécialement le voir dans une salle de cinéma.

EN DEUX MOTS

Le cinéma français a besoin de ce genre de films. Quel bonheur de voir une œuvre aussi belle et ambitieuse, une nouvelle preuve de l’immense talent de nos cinéastes. Talent qui transpire dans chaque plan et effets visuels. Des images fortes, à l’instar de son message d’acceptation au travers d’une relation père/fils touchante.

4

Note : 4 sur 5.


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(3 commentaires)

  1. Je n’ai pas du tout adhéré. J’ai trouvé ça perclus de clichés, chargé de pathos avec une musique en surplomb insupportable, des personnages peu crédibles (ces lycéens, cette gendarmette) et des effets spéciaux approximatifs (le vol de l’homme-oiseau, on dirait du Marvel cheap). Bref, je ne comprends pas l’enthousiasme général, il cumule tous les défauts que l’on reproche d’habitude à des gros films américains.

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