CRITIQUE | FILM

LES TROIS MOUSQUETAIRES 2 : un deuxième volet émoussé

En l'espace d'un an à peine, le réalisateur Martin Bourboulon nous propose deux longs-métrages sur les Trois Mousquetaires. Après un premier volet plus que réussi, analysons cette suite qui fait pâle figure.. Notre critique du film 'Les Trois Mousquetaires : Milady'.

SYNOPSIS


Du célèbre Louvre au majestueux Palais de Buckingham, des quartiers défavorisés de Paris au cœur du siège de La Rochelle… au sein d’un Royaume déchiré par les conflits religieux et sous la menace constante d’une invasion anglaise, un petit groupe d’hommes et de femmes s’apprête à manier l’épée et tisser des destins intimement liés à celui de la France.

© Les Trois Mousquetaires : Milady

Ce deuxième volet est toujours réalisé par Martin Bourboulon. Il constitue la suite du film « Les Trois Mousquetaires : D’Artagnan » et représente la seconde et ultime partie du diptyque adapté du célèbre roman éponyme d‘Alexandre Dumas, s’inscrivant dans une tradition cinématographique qui remonte à 120 ans avec le pionnier Georges Méliès.

NOTRE CRITIQUE

Pathé et le réalisateur Martin Bourboulon n’ont pas ménagé leurs efforts. Voici déjà le deuxième opus de la saga Les Trois Mousquetaires, mais tout cela semble légèrement précipité..

Oui c’est clair, tant il existe un déséquilibre important entre les deux long-métrages. Pour commencer sur une note positive, la mise en scène soignée de Martin Bourboulon pour l’univers du 17e siècle est toujours présente, avec des décors plus majestueux au sein de châteaux ou en extérieurs, évoquant une ambiance bien plus raffinée que celle du premier volet. Et surtout un peu moins crado, ça suffit de voir François Civil roulé dans le caca. Le casting est toujours au rendez-vous également, même si on comprend très vite que certains acteurs ne pouvaient pas se libérer pour l’intégralité du tournage. Il n’est donc pas surprenant de constater l’éviction totale de Porthos de l’intrigue, par exemple. Pathé était tellement pressé de produire ce second volet qu’ils n’ont même pas pris le temps de checker le planning de Pio Marmai.. Et finalement, tous les points forts de ce nouveau projet étaient finalement déjà présents dans le premier film, donc quoi de neuf ? Pas grand-chose. Les Trois Mousquetaires : Milady est même beaucoup plus brouillon dans sa narration. Il tente péniblement de traiter (en seulement deux heures) tout un tas d’intrigues à peine effleurées dans le premier volet. Et Martin Bourboulon s’embourbe dans tout cela. 

© Les Trois Mousquetaires : Milady

Perdu dans son histoire, le film ne résout aucune intrigue. La fameuse guerre de La Rochelle devient un prétexte pour mettre en avant les péripéties mineures de nos mousquetaires. L’issue de la bataille est carrément expédiée à la fin du long-métrage autour d’un verre de vin et d’un morceau de saucisson en compagnie de Porthos -qui réapparaît comme par magie, à l’odeur de la cochonnaille peut-être. Pour le reste, on navigue entre les intrigues de Milady, la disparition de Constance, les déboires d’Aramis, et le tout sans aucune clarté. On ne sait même plus qui est l’antagoniste du film, Les Trois Mousquetaires : Milady se transforme en succession de séquences sans aucun liant. Parfois, il y a même des scènes complètement délirantes, comme celle de la pendaison, dont on ne dira rien de plus pour vous garder la surprise.. Le long-métrage ne démarre jamais vraiment et ne conclut pas non plus, laissant la porte ouverte à une suite de manière encore une fois assez maladroite.. C’est à ce moment que l’on réalise que cette saga est certainement vouée à l’échec. Enfin, si le premier volet nous avait séduits par ses scènes d’action, le deuxième, toujours réalisé par Martin Bourboulon, réutilise ces procédés sans jamais atteindre l’excellence des premiers combats. Au final, Les Trois Mousquetaires : Milady, c’est Les Trois Mousquetaires : D’Artagnan en beaucoup moins bien.

EN DEUX MOTS

Malgré une mise en scène toujours soignée, le film ne fait que de réutiliser les procédés du précédent volet. Le tout avec une narration brouillonne qui oublie ses intrigues pour enchaîner les séquences sans liant. La prochaine fois, prenez votre temps pour pondre une suite.. 

2,5

Note : 2.5 sur 5.


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(2 commentaires)

  1. Etonnante conclusion, là où je trouve ce deuxième opus meilleur que le précédent. A l’image d’abord, enfin débarrassé de ses filtres marronnasses. Et puis la profusion de l’action l’emporte, ne cédant pas au verbiage habituel de ce genre de production française. L’humour est également de la partie, à petite dose, juste ce qu’il faut. Et puis Eva Green, cœur noir du récit, enflamme la tragédie de sa présence magnétique. Ce qui n’était qu’esquissé dans la première partie se délie enfin pour notre plus grand plaisir et pour la gloire de l’esprit feuilletonnant de Dumas.

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