CRITIQUE | FILM

FERRARI : le baiser de la mort

Critique | Avec quelques mois de retard, le tout nouveau film du cinéaste Michael Mann débarque à 200 à l'heure dans nos salles de ciné.. sur nos plateforme svod, pardon. L'histoire tragico-dramatique de l'écurie Ferrari.

SYNOPSIS

Nous sommes en été 1957. En dépit du glamour de la scène de la Formule 1, Enzo Ferrari, ancien pilote, traverse une crise. La faillite guette l’usine qu’il a construite avec sa femme Laura, à partir de rien, une décennie auparavant.

© Ferrari

Leur mariage chancelant a été ébranlé par la tragique perte de leur fils, Dino, un an plus tôt. Enzo peine à accepter la relation de son fils Piero avec Lina Lardi. Pendant ce temps, la soif de victoire de ses pilotes les pousse aux limites alors qu’ils se lancent dans la périlleuse Mille Miglia, une course de 1000 miles à travers l’Italie.

NOTRE CRITIQUE

Tout est réuni pour nous mettre l’eau à la bouche. Le retour de Michael Mann en grandes pompes italienne avec un casting qui laisse rêver : Adam Driver, Penelope Cruz et Shailene Woodley. Mais le cinéaste parvient-il à brillamment effectuer son tour de piste ?

La réponse est un grand oui. Après un passage éclair derrière la caméra de la série Tokyo Vice, le réalisateur américain s’approprie parfaitement l’histoire de la mythique voiture rouge. Ou plutôt celle d’Enzo Ferrari, magnat de l’entreprise qui fait face à un destin tragico-dramatique où sa legacy est à un tournant décisif. Sera-t-il porteur d’une malédiction ou d’un héritage exceptionnel ? Ferrari est un film qui défile à la vitesse d’une voiture de Formule 1 pour nous conter l’histoire d’un père, biologique ou spirituel, jonglant entre aller-retour à la morgue et l’acceptation de son rôle paternel. Pour ce rôle, Adam Driver est remarquable, même s’il ne rejoint pas ses plus grandes performances. Entre chef d’entreprise glacial et père tourmenté, l’acteur parvient à nous emporter sans que l’on ne souhaite en laisser une miette. C’est peut-être moins le cas pour ses partenaires de jeu, soit en raison de rôles trop secondaires, soit pour un manque de profondeur dans l’écriture. Sauf pour l’exceptionnelle Penelope Cruz qui s’accapare toute la lumière à l’écran avec un personnage venimeux.

© Ferrari

Ferrari passe la cinquième grâce à un magnifique mariage entre le récit palpitant de l’industrie automobile et le style narratif mélodramatique de Michael Mann. Nous plongeons dans un véritable opéra-automobile qui n’oublie pas la vitesse, mais qui concentre principalement son intrigue sur la tragédie. En ce qui concerne la mise en scène, le cinéaste a depuis longtemps prouvé son savoir-faire, c’est encore le cas ici. Avec des décors toscans reconnaissables au premier coup d’œil et des plans soigneusement exécutés, sans artifice, on voyage en Italie sans payer un billet Transavia (juste notre abonnement Amazon Prime, déjà assez onéreux). On progresse avec impatience dans ce récit sinueux, jusqu’au climax d’une course qui sonne la fin d’un scénario, d’un homme. L’impression que tout a été écrit pour le cinéma, et pourtant, cette histoire vraie a déjà stupéfié. Comme si elle avait été destinée à Michael Mann pour mener à bien un projet de cette ampleur et de cette nature. Prime Vidéo

EN DEUX MOTS

Le retour de Michael Mann avec un casting de rêve promet une expérience cinématographique à vitesse infernale. Ferrari réussit à capturer l’histoire tragique d’Enzo Ferrari par son scénario intense et sa mise en scène chiadé. Bien enrobé dans un climax intenable.

4

Note : 4 sur 5.


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