SYNOPSIS
Traquée par ses démons, Shelly Webster se retrouve en prison après avoir été surprise la main dans son sac de coke. Elle y fait la rencontre du mystérieux et muet, Eric Draven. Ensemble, ils s’enfuient au nom de leur amour et se cachent durant plusieurs mois. Désirs, festivités et passion composent leur journée. Alors qu’ils sont en pleine fête, un homme les met en garde d’un malheur proche. Les deux amants sont assassinés chez eux quelques heures après.

Un corbeau, créature mystique, ramène Eric à la vie. La vengeance et la damnation vont jouer aux chaises musicales. The Crow est un film américain réalisé par Rupert Sanders, sorti en 2024. Ce long métrage est une nouvelle adaptation de la série de comics éponyme créée par James O’Barr.

NOTRE CRITIQUE
Alors que le réalisateur Rupert Sanders s’apprêtait à retirer sa casquette « mid » pour en revêtir une inédite, tel un renouveau de sa filmographie, il sombre au plus bas dans cet essai d’adaptation cinématographique..
Car The Crow n’est pas le déploiement d’un univers original, ni même du premier transfert papier et images, il s’agit d’une adaptation des romans graphiques éponymes. Ce remake de la trilogie culte du réincarné macabre Eric Draven, a précédemment été interprété par Brandon Lee, et réalisé par Alex Proyas en 1994, 1996 et 2005. Il y a bien un des postulats de départ qui retient toute notre attention : l’iconique Bill Skarsgard, l’anti-héros aux impeccables traits physiques et meurtriers, arborant une dynamique funeste dans une garde robe d’un envoyé de l’enfer all black. L’ensemble n’est pas le moins convaincant. Surtout révélé dans l’intrigante adaptation de Stephen King, Ça, Bill Skarsgard nous avait prouvé que l’outil de transformation était une de ses forces. Dans Barbare, il n’y a rien de singulier dans son jeu, mais il s’en sort plutôt bien. Pour ce nouveau projet, malgré ses efforts d’interprétation et l’allure qu’il fournit à cet envoyé de la mort (en réalité simple vengeur), c’est surtout l’écriture du film qui se révèle pas à pas plus lisse qu’une feuille blanche. Eric Draven, l’immortelle âme et avatar de vengeance, n’est qu’un produit de boucherie humaine, faiblement alimenté par l’amour. Ce n’est pas non plus la prestation de FKA Twigs qui nous fera dire le contraire, l’actrice britannique, bien que dotée d’un charme indéfectible, ne se contente que d’accompagner son personnage dont nous n’arrivons pas à nous accrocher. Mais quel est le véritable problème de The Crow ?

Si l’intrigue prend le temps d’exposer ses deux protagonistes, ainsi que leur couple maudit, on ne croit pas tellement à cet enchaînement relationnel plat, qui laisse bien trop tard l’élément le plus intriguant se manifester. C’est en effet cette résurrection, et le passage du monde des morts aux vivants qui anime le spectateur. Néanmoins, l’objet de cet univers est exposé par l’énumération d’un autre personnage en milieu de film, comme facilité scénaristique. Et c’est ici que tout devient encore plus facile : l’anti-héros peut ressusciter sa petite amie, seulement s’il se venge de Vincent Roeg, le super méchant vide dans son écriture et gobeur d’âmes (Eh oui, il s’approche de leurs oreilles et chuchote des choses démoniaques, tout ce qu’il y a de plus cliché). Au lieu de croire à cette tragédie romantique sans saveur façon Twilight, on s’embarque dans l’enchaînement mécanique, voire même saccadé d’une tuerie de masse ultra-facile et fantaisiste. Cette deuxième partie est aussi mal dynamisée, alternant entre le monde des vivants et celui de passerelle entre morts et vivants. Mais l’esthétique proposée à la fois gothique et symbolique, bien ancrée dans le personnage ultra-tatoué de Draven, offre un ensemble satisfaisant, sans trop d’accrocs. Une transformation costumée visible directement par le maquillage et l’aspect rock, mais qui tombe plus dans la figure du badboy plutôt que dans le vengeur sinistre gothique. La dimension fantastique n’est donc pas assez visible, et laisse tantôt place à un monde indéchiffrable, bancal ou les symbolismes se perdent. Le temps n’a malheureusement pas suffi à moderniser justement cette histoire de vengeance.
EN DEUX MOTS
Le projet Lionsgate 2024 qui promet beaucoup, mais survole surtout son propos pour fournir une esthétique plus ou moins soignée, au détriment d’une tragédie romantique contestable. Bill Skarsgard n’est qu’une marionnette promotionnelle, plutôt qu’un atout à notre plus grand regret.
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