SYNOPSIS
Michelle, retraitée vivant paisiblement dans un village de Bourgogne, partage ses journées entre son potager et son amie de toujours, Marie-Claude. Lorsque sa fille Valérie lui rend brièvement visite pour lui confier son fils Lucas pendant les vacances scolaires, la situation dérape. Valérie s’intoxique après avoir mangé une poêlée de champignons que Michelle a préparée.

Les tensions déjà existantes entre la mère et la fille explosent, poussant Valérie à repartir précipitamment à Paris avec Lucas. Marie-Claude, qui avait accompagné Michelle lors de la cueillette en forêt sans vérifier tous les champignons, s’en veut. Cependant, elle est surtout tourmentée par la libération anticipée de son fils Vincent, incarcéré pour des délits mineurs, et redoute qu’il ne retombe dans ses mauvaises habitudes.

NOTRE CRITIQUE
Le cinéaste aux multiples casquettes est de retour. Après son succès surprise avec Mon Crime sorti l’année dernière, le frenchie François Ozon enchaîne les projets et affirme sa volonté de vouloir sortir un film par an. Autant dire que la qualité n’a jamais été autant en dents de scie que ces dernières années avec lui, et ce n’est pas prêt de s’arranger avec son décevant long-métrage intitulé Quand Vient L’Automne. Non pas que son nouveau bébé soit mauvais, loin de là, mais il ne se démarque pas non plus, et s’inscrira parmi les films les plus mineurs de la carrière du réalisateur, au même rang qu’une bonne partie de ses derniers projets. La question se pose alors : le nom de François Ozon fait-il toujours rêver ? Attire-t-il encore les foules comme avant ? On est un peu perdu après cette projection pour répondre à cette question. La bande-annonce promettait un thriller vénéneux, et voilà qu’on se retrouve devant un drame familial assez ordinaire, où règnent mensonges et non-dits sans grande originalité. Un film bien « franchouillard » qui plaira certainement aux personnes du troisième âge.

Au moins, le nouveau film de François Ozon marque des points avec la qualité de son casting. Pierre Lottin y est excellent, aux côtés d’une adorable Josiane Balasko, mais c’est surtout Hélène Vincent qui brille. Du haut de ses 81 ans, elle livre une performance d’une belle sincérité, rendant le personnage encore plus touchant qu’il ne l’est déjà. Bien dommage que l’omelette ne prenne pas, le film reste trop gentillet par rapport à son potentiel subversif. Il aurait gagné en qualité s’il s’était engouffré dans la noirceur latente de son récit, pourtant servie sur un plateau. D’ailleurs, on entrevoit par moments ce qu’il aurait pu être à travers un humour d’une pinçante discrétion. Le réalisateur français se contente finalement de filmer son conflit de la plus plate des manières, il peine à rendre son histoire aussi piquante qu’elle le mérite. Le résultat est un film mineur dans la carrière d’un réalisateur qui, à force d’enchaîner les projets, risque de fatiguer son public. Il vaut mieux réduire la cadence que de faire ça en fait..
EN DEUX MOTS
À défaut d’être devant un thriller promis par la bande-annonce, nous voilà devant un drame familial peu inspiré, où la mise en scène de François Ozon est d’une banale gentillesse. Et même si son film évite la catastrophe, on regrette la fougue passée du cinéaste, qui enchaîne en ce moment les projets assez mineurs.
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