SYNOPSIS
Après le décès soudain du pape des suites d’une crise cardiaque, le cardinal Lawrence, malgré ses hésitations, se voit confier la délicate mission de superviser le prochain conclave. À la tête d’un collège de cardinaux venus des quatre coins du globe, il doit orchestrer l’élection du nouveau chef de l’Église catholique.

Ce rôle convoité attise les ambitions et exacerbe les manœuvres politiques au sein de la Curie. Par ailleurs, Lawrence mettra au jour un secret soigneusement gardé par le défunt souverain pontife. Conclave est un film américano-britannique réalisé par Edward Berger et sorti en 2024. Il s’agit d’une adaptation du roman du même nom de Robert Harris. Il est présenté au festival international du film de Toronto 2024.

NOTRE CRITIQUE
Musique lourde, et annonce du décès du pape. Ça commence bien.. Le cinéaste Edward Berger annonce déjà la couleur, quitte à brûler les étapes avant l’apparition de la fameuse fumée blanche. Conclave s’installe dans une ambiance de thriller religieux tendu, rappelant par moments l’excellent La Conspiration du Caire. À une différence près : Conclave est un huis clos pur et dur. Si vous comptiez vous rendre au Vatican pour vos vacances : annulez. Le film offre bien plus qu’un simple pass complet de Tripadvisor. Grâce à sa mise en scène magistrale, il explore les moindres recoins des lieux sacrés. De la mythique chapelle Sixtine, où se déroulent les votes, jusqu’aux escaliers de secours où les alliances se nouent et les stratégies dignes de Koh-Lanta s’organisent. Conclave plonge dans les coulisses du pouvoir spirituel avec intensité et virulence. En fait, Edward Berger en fait des caisses, mais ça fonctionne. On redécouvre un univers religieux dépoussiéré, loin des standards cinématographique du genre. Ici, les cardinaux fument, pianotent sur leurs téléphones et conspirent. Conclave brise le ton solennel auquel on s’attendait, et s’affirme comme un thriller qui a du cran, loin d’être ennuyeux.

C’est surtout grâce à son scénario que Conclave nous tient en haleine. Comme sa mise en scène, il est souvent osé, souvent au bord du un peu trop. Et pourtant, l’ensemble forme un objet cinématographique étonnamment unique, marquant dans le paysage récent du cinéma. Conclave est porté par un casting performant, qui ne cherche pas à monopoliser toute la lumière divine. Au contraire, il laisse davantage de place à la tension et aux petites histoires dissimulées derrière les robes cardinales. Finalement, Conclave démontre que les dérives sectaires ne gangrènent pas seulement notre société, mais aussi les sphères supposées être les plus « pures ». Tout devient alors politique et pouvoir, là où la foi se dissipe peu à peu. Et pour mieux nous faire accepter son parti-pris, le réalisateur nous offre une conclusion presque imprévisible, ou du moins très surprenante.
EN DEUX MOTS
Conclave sonne les cloches pour les fidèles de bon cinéma. Avec sa mise en scène stridente et intense, le film nous plonge dans un huis clos suffocant, où les hommes d’Église deviennent finalement le reflet de la société contemporaine. La foi en Dieu passe au second plan : c’est la foi envers les hommes qui est véritablement mise à l’épreuve.
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