SYNOPSIS
Sara, une jeune fille en quête de liberté, fait une découverte stupéfiante : les légendaires Trois Mousquetaires, protecteurs de la Reine de France, sont en réalité des femmes ayant adopté des identités masculines. Admirative de leur courage et de leur détermination, elle décide de les rejoindre dans leur aventure et d’emprunter leur voie : se métamorphoser pour conquérir sa liberté et enfin être elle-même.
Toutes Pour Une est un film franco-belge réalisé par Houda Benyamina, sorti en 2025. Il s’agit d’une réinterprétation libre du célèbre roman Les Trois Mousquetaires d’Alexandre Dumas.
NOTRE CRITIQUE
Dans cette nouvelle version de l’œuvre de Dumas, la touche spéciale du chef est la féminité. Effectivement, les héros derrière ces fines lames sont en réalité des femmes. Des femmes bafouées, malmenées, en quête d’indépendance et de liberté qui pour arriver à leurs fins se travestissent. Si sur le papier cela peut être un des films les plus intéressant et engagé de l’année (passant après l’adaptation gros budget des Trois Mousquetaires avec un concept proche de Lady Oscar), le challenge se révèle tout de même très élevé. Car en effet, le mélange d’un sujet aussi actuel et d’une œuvre aussi historique ne fait pas souvent bon ménage. Le film est-il donc une réussite ou un échec total ? Malgré un casting principal intéressant, un propos pertinent et une base de travail hyper riche (on parle quand même des Trois Mousquetaires), Toutes Pour Une ne parvient pas à raconter quelque chose de concret. Entre des scènes de poursuite à cheval en pleine nature et des séquences maladroitement enchaînées, le récit s’égare dans des situations inutilement graveleuses et gênantes. Si les personnages principaux tiennent à peu près la route, l’accumulation de scènes superflues alourdit le rythme et trahit un budget limité. La scène du carrosse, par exemple, ralentit le récit et manque de finesse dans sa mise en scène. Quant aux retrouvailles entre la reine et le roi, elles est sans doute l’un des moments les plus malaisants du film.
Mais s’il fallait retenir un point négatif dans tout cela, c’est les personnages secondaires catastrophiques. Le personnage de la reine reste intéressant… jusqu’à ce qu’elle apparaisse à l’écran. Quant au roi et à Richelieu, non seulement leurs physiques sont trop similaires, mais ils font des caisses au niveau du jeu, et en deux scènes d’apparition, on ne peut plus les blairer. Côté mise en scène, les scènes de combats, même si on voit de la volonté, laissent vraiment à désirer. Le montage propose beaucoup de coupes et d’incohérences qui rendent l’action difficile à suivre. On notera par contre de bons effets spéciaux, barbes et accessoires pour rendre les actrices masculines. On pourrait en dire autant d’ailleurs des costumes du film. Du côté des performances, le bilan est mitigé. Le principal problème vient de l’écriture des personnages, qui ne met pas toujours les actrices en valeur. Oulaya Amamra et Deborah Lukumuena ne sont pas sur leurs meilleures performances, en revanche, Sabrina Ouazani et Daphné Patakia sont à fond sans en faire des caisses. Ces dernières sauvent les meubles, car elles sont vraiment crédibles en « hommes ». Mais malheureusement, cela ne suffit pas pour en faire un bon film, on espère au moins qu’ils se sont éclatés sur le tournage.
EN DEUX MOTS
Une grande déception, parfois, il vaut mieux ne rien réaliser si on ne sait pas comment raconter un projet avec autant de potentiel. Cependant, il n’a rien à envier aux Trois Mousquetaires de Martin Bourboulon, si ce n’est son budget et ça, c’est beau ! Vive les meufs !
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