CRITIQUE | FILM

PREDATOR : du sang et des jeux

Critique | Après l'excellent Prey sorti en 2022 sur Disney+, le cinéaste Dan Trachtenberg poursuit l’exploration du mythe de la grosse bestiole qui hante l’humanité depuis des décennies. Cette fois, il opte pour un virage audacieux vers l’animation pour renouveler la franchise.

SYNOPSIS

À travers les âges, certains hommes et femmes ont été façonnés par la guerre, la vengeance ou la soif de pouvoir. Dans les ténèbres de la Scandinavie médiévale, dans les montagnes silencieuses du Japon féodal, et dans les cieux déchirés par les combats de la Seconde Guerre mondiale, des guerriers d’exception livrent leurs propres batailles. Mais dans l’ombre, une entité venue d’ailleurs les observe.

© Predator: Killer of Killers

Ils sont les meilleurs dans l’art de tuer. Mais aujourd’hui, ils ne sont plus les chasseurs. Un Predator s’introduit dans leurs vies, repoussant les limites de ce qu’ils pensaient connaître de la peur et du combat. Dans la solitude de leur époque, chacun d’eux devra affronter une force qui n’obéit à aucune loi humaine..

NOTRE CRITIQUE

Revoilà l’une des meilleures sagas du cinéma. Pour tous les ados de quinze ans en manque d’adrénaline pure (et pour moi), Predator est le parfait terrain de jeu pour une bonne soirée cinéma récréative, où l’homme est traqué par le monstre… et inversement. Que demander de plus ?

Entre le chef-d’œuvre de John McTiernan en 1987 et le renouveau surprenant de Prey en 2022, la saga n’a finalement connu que du très bon (j’ai volontairement fait l’impasse sur tous les films entre ces deux époques). Mais voilà que le réalisateur du précédent film, Dan Trachtenberg, décide de bousculer les codes avec un tout nouveau projet en animation. Belle idée de départ, car elle offre, et on le voit dès la bande-annonce, une possibilité infinie de création et de modulations visuelles pour mettre en scène cette grosse bébête extraterrestre. Le cinéaste devait avoir hâte car on peut s’amuser à tout imaginer : du molosse de guerre à la créature aux subtiles inspirations ninja. D’autant que dans Predator : Killers of Killers, on s’engage aussi dans une narration en chapitres, découpée en plusieurs arcs où différents hommes et guerriers affrontent la menace. Un procédé intelligent, qui permet à la créativité de s’exprimer pleinement, notamment en jouant avec les époques. Chaque période nous transporte dans un nouvel univers, avec une petite excitation constante de découvrir un nouveau décor, de nouveaux enjeux. En plus, les histoires sont courtes, percutantes presque comme des chroniques. Et on retrouve cette idée brute et expéditive : l’homme face à une entité quasi-divine, comme s’il faisait face à son jugement dernier.

© Predator: Killer of Killers

Pas grand-chose donc à reprocher à Predator: Killers of Killers, qui, avec une narration simple et efficace, parvient à capter notre attention sans difficulté –même chez les spectateurs totalement désintéressés de la saga d’origine. En creusant un peu, on pourrait quand même reprocher le peu de profondeur dans le scénario, et surtout le développement des thématiques –après, on est toujours dans du bourrin quand on parle Predator. Cependant, on regrette la faible teneur en survival tout du long. L’absence aussi et surtout de traque (élément central des projets précédents) qui avait de quoi faire monter la pression de manière progressive. Ce nouveau Predator fait plutôt le pari de l’action, et avec son animation, ca marche ! Il assume pleinement sa forme pour s’éloigner du réalisme brut des films précédents, et offrir des séquences de combat nerveuses, acrobatiques, parfois proches du monde de l’animé d’ailleurs. Grâce au travail du studio The Third Floor, l’animation donne une impression de vitesse et d’impact franchement délirante. Notamment les deux premiers chapitres, mettant en scène des vikings et des samouraïs, qui donnent lieu à des affrontements dont on risque de se rappeler, pour le plaisir des yeux et de la dopamine produite par notre cerveau.

Dommage que tout cela s’étiole un peu dans une conclusion plutôt banal, où les chemins se rejoignent autour d’un « méga-super-giga Predator ». En bout de course, on se rend compte à quel point ce film s’éloigne de l’essence originelle de Predator, parfois pour le meilleur, parfois pour le moins bon.

A retrouver sur Disney Plus

EN DEUX MOTS

Une parenthèse nerveuse dans l’univers de Predator. Appréciable pour son énergie et son enthousiasme à offrir de l’action, ce nouvel opus séduira les fans, même s’il s’éloigne un peu trop du côté survival tant apprécié dans la saga.

3,5

Note : 3.5 sur 5.


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