SYNOPSIS
À Kibune, dans un ryokan traditionnel blotti au bord d’un ruisseau, le quotidien suit son cours paisible entre clients venus se détendre et personnel attentif à leur confort. Mais à 13 h 56 précises, un phénomène étrange survient : toutes les deux minutes, le temps recommence exactement au même point, sans que personne n’oublie ce qui s’est déjà passé.

Au début, la boucle amuse certains, qui y voient l’occasion de profiter à l’infini d’un repas ou d’un instant de repos. D’autres s’y perdent, entre curiosité morbide et tensions ravivées. Tandis que la neige tombe de plus en plus fort à chaque recommencement, Mikoto, une jeune servante, cherche à comprendre ce qui relie ces destins soudain enfermés dans un cercle étroit.

NOTRE CRITIQUE
Ah, si seulement le concept de ce film pouvait s’appliquer à nos vacances.. Qui ne rêverait pas de revivre en boucle ses instants de plage, plutôt que de retourner au bureau ?
Mais pour oublier ce système capitaliste qui nous aliène dès la rentrée, En Boucle est le parfait remède, car il permet de prolonger la joie de vivre malgré la fin de l’été. Le réalisateur japonais Junta Yamaguchi extrait le meilleur du concept de « spirale temporelle » en un long-métrage à la fois rythmé et drôle, où des dialogues légers et cocasses font fondre le spectateur assez vite. Dès les premières minutes, on sent la couleur et la teneur du propos. La photographie scintillante, qui évoque les doux soleils d’hiver du pays du Soleil-Levant, charme instantanément et donne franchement envie de plonger dans l’univers. Elle évolue subtilement au fil de chaque mini-séquence, scintillant de plus en plus à mesure que le temps se répète, évoquant le temps qui passe à la frontière d’un moment onirique. En plus, le réalisateur exploite à merveille son cadre ultra-restreint. Quelques mètres carrés de mise en scène suffisent pour nous charmer, en pointant sa caméra sur une architecture bien japonaise, qui évoque à tout bout de champ.

Ses acteurs prennent le pli et restent dans le même ton. Un burlesque typiquement japonais que l’on adore retrouver au cinéma. La variété des personnages et le concept de boucle temporelle permettent quelques absences de développement, mais en vrai.. on s’en fiche. On est plongé dans l’intrigue avec légèreté et on s’y croit totalement. Comme si on devait résoudre ce mini-mystère sans se soucier d’un problème trop trop grave d’ailleurs. Une sorte de minie partie des Sims, où tout s’entremêle avec une joie et une fantaisie contagieuses. D’autant que la narration évolue bien, d’abord centrée sur le comique de situation, puis elle glisse gentiment vers une romance tendre et poétique. Les transitions sont maîtrisées, jusqu’à une résolution d’intrigue what the fuck mais.. qui fonctionne, encore une fois. Car le cinéaste sait distiller son style minute après minute et imposer son tempérament cinématographique.
Son côté accessible, son côté amusant, pourra peut-être irriter les plus rabats-joie, mais c’est aussi ce qui constitue la force d’En Boucle. Un projet léger, qui décolle rapidement, et ne fond pas comme glace au soleil, mais tient bon comme la neige sur les montagnes d’Hokkaidō.
EN DEUX MOTS
Parfait long-métrage japonais pour boucler votre été. Une parenthèse suspendue, en boucle comme dans un rêve trouble où la romance se mêle à l’étrangeté du récit et au burlesque Nippon. Tout ça emballé par une belle photographie évolutive.
4
Les avis des autres rédacteurs
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Cette comédie floconneuse m’a fait fondre tout autant.
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