CRITIQUE | FILM

TRON ARES : un divertissement pop-corn

Critique | On ne l’attendait plus. Le troisième film de la désormais mythique franchise "Tron" débarque enfin dans les salles obscures françaises, non sans pénibilité et avec son lot de casseroles au cul. Il ne reste qu’une seule question : Disney a-t-il réussi à transformer l’essai pour ce troisième opus ?

SYNOPSIS

Ares, un programme informatique d’une grande sophistication, est envoyé dans le monde réel pour accomplir une mission périlleuse. Cet événement marque la première rencontre de l’humanité avec des entités dotées d’intelligence artificielle. Tron: Ares est un film de science-fiction américain réalisé par Joachim Rønning, dont la sortie est prévue en 2025. Il constitue le troisième volet de la franchise Tron, initiée en 1982 avec le film du même nom.

© Tron : Ares

NOTRE CRITIQUE

Le tout premier Tron, pionnier de la pop culture et œuvre culte au sein de la communauté geek grâce à ses avancées technologiques, continue son petit bout de chemin en 2025. Sa suite, sortie en 2010 et réalisée par Joseph Kosinski, avait déjà rencontré un succès convenable, sans briller au box-office. Alors qu’une nouvelle suite était initialement envisagée, les échecs successifs des films de science-fiction de Disney ont longtemps plongé le projet dans l’incertitude..

Effectivement, c’est après quinze ans sans nouvelle de la Grille qu’elle décide de ressurgir de nulle part, portée cette fois par Jared Leto, dont la carrière récente a connu son lot de déboires. Et quelque chose nous dit que cela ne va pas aller en s’arrangeant. Sorti presque en catimini, Tron: Ares bénéficie d’une promotion minimale. Pour Disney, ça ne vaut pas vraiment le coup d’investir des sommes astronomiques pour un film qui bidera à coup sûr. Il faut dire que le constat est cata. Plus de 180 millions de dollars de budget pour un film qui devra franchir la barre des 400 millions de recettes avant d’espérer devenir rentable. Un risque ahurissant de la part de Disney qui n’a jamais su trouver son public avec ses productions de science-fiction.. Un suicide collectif qui, en plus de cela, n’hésite pas à promettre des idées de suite dans son troisième long-métrage actuellement en salles. Mais n’espérez pas revoir l’univers Tron de si tôt. À moins d’un miracle au box-office. Malgré tout, le film existe bel et bien, et c’est déjà une victoire en soi. Car malgré ses problèmes, Tron: Ares est plutôt une bonne surprise. Les spectateurs en quête de néons, de techno et de divertissement futuriste trouveront leur bonheur. Les décors somptueux, où fleurissent d’innombrables luminaires rouges, et les effets visuels d’un réalisme éblouissant, confèrent au film une beauté rare. Une belle qualité quand on voit le travail bâclé de Disney sur ses dernières immondes productions. Les visuels sont méchamment beaux et feraient office d’excellents fonds d’écran pour gamer. Les passages dans le monde virtuel de Dillinger sont magnifiques, et même si le potentiel de l’univers n’est pas pleinement exploité, certaines séquences sont vraiment spectaculaires. On pense notamment à une poursuite à la surface de l’eau. Le tout est sublimé par la bande originale électrisante de Nine Inch Nails, qui insuffle au film une touche indispensable d’énergie. Tron : Ares ne serait pas le même sans leur présence.

© Tron : Ares

Il faut dire que l’on n’a pas tellement le temps de s’ennuyer. En 1h47, Tron: Ares offre un divertissement nerveux, rythmé par une course contre la montre haletante, surtout dans sa seconde moitié. Une course au McGuffin assez simple et banale, mais efficace à tout point de vue. Mais c’est aussi à ce moment précis que les choses se corsent. Pourquoi un travail aussi ambitieux a été confié à un yesman de service comme Joachim Ronning ? Le réalisateur derrière Maléfique 2 et Pirates des Caraïbes 5 donne tout ce que l’on attendait de lui. Un plan de réalisation paresseux, fainéant et bien trop convenu pour pouvoir rester dans les mémoires. Beaucoup de séquences d’actions tombent à l’eau en quelques secondes sans terminer en apothéose. Il manque quelque chose. Joachim Rønning ne va jamais au bout de ses idées et n’arrive jamais à exploiter son côté spectaculaire et épique. On en vient même à se demander : est-ce que c’est devenu trop cher de faire du grand spectacle ?  Tout porte à croire que oui. En 2010, Joseph Kosinski, alors quasi inconnu, avait fait de Tron: Legacy un tremplin cohérent pour sa carrière, développant une patte visuelle forte et un véritable sens de la mise en scène. C’est ce qu’il manque à ce troisième volet : un esprit. Une frustration qui s’ajoute un scénario assez grossier, mais relativement passable. Des incohérences, des personnages sous-développés et surtout des grosses ficelles scénaristiques toujours bien clichées. On remarquera également que certains personnages ne jouissent pas de grands arcs narratifs. La pauvre Gillian Anderson n’a pratiquement rien à manger dans ce film qui déborde de personnages inutiles. Evan Peters aurait sans doute pu être interchangé avec ce personnage féminin bien plus imposant et charismatique. Jared Leto ne cesse de descendre dans les abîmes du divertissement en donnant vie à des personnages sans âme et un peu trop parfaits, laissant croire à une espèce de crise d’égo assez antipathique.

Heureusement, le film compense ses faiblesses par un divertissement généreux et une magie visuelle qui opère pleinement. Essayez de le voir en 3D, c’est une belle plus-value. Néanmoins, Tron : Ares se noit dans un trop plein de paresse. Dommage, car quand on voit le potentiel de l’univers, on se dit qu’entre les mains de quelqu’un plus créatif, cela aurait été trois fois plus mémorable.

EN DEUX MOTS

Loin d’être la catastrophe annoncée, Tron Ares se réserve le droit de surprendre dans le bon sens du terme. Les fans de techno, de néons et d’action seront enthousiastes, les autres vont pleurer.

3

Note : 3 sur 5.


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