SYNOPSIS
Sur les ruines de Kaamelott, le mage Conle le Fameux découvre une étrange malédiction : une zone que même les oiseaux refusent de survoler. En Carmélide, le roi Arthur vit reclus, hanté par un rêve où il se voit sombrer sous les eaux. Son épée Excalibur gronde encore de la colère des dieux, tandis que la Reine Guenièvre s’interroge sur l’avenir d’un royaume sans héritier ni espoir.

Autour d’eux, la légende s’effrite. Bohort tente de reformer la Table Ronde, mais les anciens chevaliers sont divisés entre nostalgie, peur et lassitude. Pendant ce temps, Lancelot, réfugié dans les terres de son père, s’enfonce dans les ténèbres sous l’influence du mystérieux Méléagant, bien décidé à forger une arme capable de défier les dieux eux-mêmes. Et au cœur de la tempête, Arthur devra affronter la question qu’il repousse depuis trop longtemps : peut-on encore être roi quand on ne croit plus en soi ?

NOTRE CRITIQUE
Par où commencer avec Kaamelott : Deuxième volet, partie 1. Peut-être le titre, déjà. Qui a validé ça ? Qui a validé l’entièreté du projet finalement ? Car si Alexandre Astier peut se vanter d’avoir créé une série à succès durant l’âge d’or de la télévision française, il duplique aujourd’hui son projet avec une laborieuse obstination, quinze ans trop tard d’ailleurs..
On le sentait déjà venir avec le premier film Kaamelott, pour ne rien vous cacher. Mais celui-là avait au moins des airs d’aventure, un élan de retrouvailles, et quelques plaisirs coupables dans le retour des dialogues « astiens ». Même si, au bout de quelques minutes, on sent déjà que la sauce de grand-père a un peu tourné. Kaamelott, c’est du réchauffé au micro-ondes avec une date de péremption dépassée. Mais le film de 2019 créait au moins la surprise, avec une musique toujours inspirée (et c’est encore le cas en 2025), des costumes imaginatifs, et quelques rebondissements, notamment dans sa conclusion. Ici, avec Kaamelott : Deuxième volet, partie 1 (oui, on va réécrire à chaque fois le titre pour vous montrer à quel point il est débile), il ne se passe… rien. Absolument riiiiiiiien. Simple film de transition entre le 1 et le 3. Alexandre Astier rappelle tous les personnages existants sauf Perceval, qui a bien compris que le cinéaste fonçait droit dans le mur (il a quitté le projet suite à des différends créatifs, comme quoi). Pourtant, les moyens sont là. On se parle d’une grosse production à l’échelle du cinéma français, et parfois, ça se voit. Quelques jolis plans, de belles musiques, une lumière inspirée, notamment cette ouverture en Antarctique à la recherche du dragon. Et puis, paf. On revient sur un plan où Caradoc traite un type de « gros tocard », où le Roi Arthur traîne en pyjama, ou encore [insérer guest de la série tv] qui débarque pour livrer une réplique inutile. Le fil conducteur n’existe même pas, il n’y a aucun tronc commun qui rassemble véritablement cette bande de personnages. La quête du Graal est un leurre, Lancelot est un fantôme. Du blabla comme pas possible. Alexandre Astier passe tout son temps à ciseler ses répliques, mais oublie la cohérence et la structure que le cinéma nécessite. Surtout quand on a l’ambition de dépeindre une grande fresque historique et fantastique en trois films.

Pourtant, il y a de la cohérence dans le raté. Et c’est bien ce qui met la puce à l’oreille : Alexandre Astier ne serait-il pas un peu trop obstiné avec son bébé ? Il suffit de mater quelques interviews pour comprendre qu’on ne se trompe sans doute pas. Alexandre Astier est à la baguette de tout : plan, écriture, musique, direction d’acteurs.. Pas déconnant quand on souhaite faire du cinéma total, mais encore faut-il avoir le bagage nécessaire dans chacun de ces domaines pour ne pas finir la tête dans le guidon. Le cinéaste français n’a finalement pas assez de recul sur sa propre œuvre. Kaamelott est son bébé adoré, et sa feuille de route concernant les longs-métrages est déjà toute tracée depuis 2010. La nostalgie ne prend pas plus que ça. Le style « astiérien » a marqué une époque du petit écran, mais il n’a rien d’intemporel, quoi qu’en pensent les fidèles de la première heure, cosplayeurs et fans de GN compris. L’humour a vieilli, Alexandre Astier a vieilli aussi. Et Kaamelott manque aujourd’hui cruellement de fraîcheur dans sa narration, de structure dans son récit, et d’intérêt dans son ambition. On critique ce qu’on voit, mais on pourrait être encore plus méchant avec ce qu’on ne voit pas. Car nous pondre un film sur la légende d’Arthur avec aussi peu d’épique, avec une épée en plastique plantée sur un caillou perdu de Normandie, c’est presque un désaveu. Astier est pris au piège entre ce qu’il aime et ce qu’il sait faire. Le réalisateur est un fan invétéré de Kubrick, de grand cinéma, mais ce qu’il fait le mieux, ce sont les sketchs, la parodie, et cet humour potache et cinglant dans les répliques. Bref, deux salles, deux ambiances.
EN DEUX MOTS
Kaamelott : Deuxième volet, partie 1 sera, on l’espère, le pire film de la saga. Inconsistante et insipide transition, la formule Astier perd tout de son panache depuis le passage au grand écran. Et ça, malgré des moyens colossaux bien visibles. La mixture est digne du Merlin de la série tv, plutôt que de l’enchanteur mythique de Brocéliande.
1,5
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