CRITIQUE | FILM

CIVIL WAR : quand A24 brûle l’Amérique 

Critique | Après le mitigé 'Men', le réalisateur Alex Garland se lance dans un projet d'envergure. Dans un pays ensevelis dans un gigantesque chaos, 'Civil War' résonne malheureusement avec notre époque. Est-ce le grand film de ce début d'année ?

SYNOPSIS

Alors que les États-Unis sombrent dans le chaos d’une guerre civile implacable, une photographe de guerre renommée, Lee Smith, et une jeune journaliste en herbe, Jessie, s’embarquent dans un voyage éprouvant en direction de la capitale assiégée, Washington D.C. Leur objectif : capturer les derniers instants du président au pouvoir avant que la ville ne tombe entre les mains des rebelles.

© Civil War

Dans cette épopée de survie et de courage, Civil War du réalisateur Alex Garland explore les thèmes universels de l’humanité dans des circonstances extraordinaires, révélant les nuances de l’âme humaine alors que ses personnages luttent pour trouver la lumière dans les ténèbres de la guerre.

NOTRE CRITIQUE

Qu’on aime ou pas sa filmographie très particulière, on ne peut pas enlever à Alex Garland le fait qu’il soit l’un des cinéastes les plus intéressants de sa génération. Et même si son dernier bébé produit par A24 diffère complètement de ses autres (très) étranges productions telles que Ex machina, Annihilation ou le bizarroïde Men, il n’en reste pas moins percutant.

Ce que l’on pense, pour sûr, c’est que ce Civil War va rester dans les mémoires. Un road-movie poignant et viscéral traitant de la froide intégrité de la presse. Alex Garland fait preuve d’ingéniosité dans son scénario pour nous épargner toutes analyses politiques, et ne nous dévoile jamais frontalement la nature du conflit qui s’étend sur le territoire américain. Qui appartient à quels camps ? Pourquoi se battent-ils ? Qu’est-ce que c’est que tout se foutoir ? Si vous cherchez des réponses à ces questions, le film vous laissera sur le bas côté de la route. Ici, Le cinéaste s’obstine à nous montrer plus qu’à parler. Ne prenant jamais de parti, Alex Garland opte pour une narration bien particulière et nous propose le point de vue d’une presse en quête de sensations fortes et de moments historiques, qu’un simple objectif pourrait capter. Et qui d’autre que la froideur incarnée pour interpréter ce personnage principal féminin aux expressions faciales aussi visibles que celle d’un mur ? Kirsten Dunst parfaite en journaliste méticuleuse et au caractère bien prononcé. Et il en va de même pour le reste du casting qui s’empare du récit.

© Civil War

Ce nouveau film du réalisateur britannique est d’une violence inouïe, et il est surtout magistralement mis en scène. Malgré ses quelques lourdeurs quand il développe certains personnages, le film est parfaitement rythmé et nous entraîne dans une Amérique divisée, où la rencontre de certains protagonistes se fera angoissante et/ou curieuse. Toutes ces péripéties nous emmènent dans un climax surprenant et spectaculaire où la nervosité règne en maître. Quand A24 décide de tout faire péter, ils ne le font pas à moitié. Avec Civil War, Alex Garland signe un thriller post apocalyptique choc, haletant et intelligent dans sa construction et surtout déconstruction de personnages. Le film est fascinant lorsqu’il décortique les méthodes des reporters, pouvant être louables, mais plongeant aussi petit à petit dans le voyeurisme morbide. Des personnages ambivalents qui passent très vite pour les vautours de service, jusqu’à un final assez jusqu’au boutiste, mais pas moins percutant. À voir en salles de cinéma au plus vite. Prime Vidéo

EN DEUX MOTS

Alex Garland signe un road-movie choc, percutant et haletant sur une Amérique déchirée et où rien ne semble pouvoir améliorer la situation. Pas même la presse, dont l’intégrité est froidement dépeinte. Un film qui va nous marquer.

4

Note : 4 sur 5.


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