CRITIQUE | FILM

CHALLENGERS : amour, gloire et tennis

Critique | Après ses bouleversants films Coming of age 'Call Me by your Name' et 'Bones and All', le réalisateur Lucas Guadagnino revient avec son thème de prédilection : la sensualité. Un retour qui se fait sur un terrain où on ne l'attendait pas vraiment : le court de tennis.

SYNOPSIS

Tashi Duncan, qui a troqué sa raquette de tennis pour le rôle d’entraîneuse, opte pour se concentrer sur la carrière de son mari, Art Donaldson. Sous ses conseils, Art, autrefois un joueur moyen, devient un champion du Grand Chelem mondialement reconnu.

© Challengers

Afin de l’aider à surmonter une série récente de revers, elle l’inscrit à un tournoi « Challenger » où il se retrouve confronté à Patrick, son ancien meilleur ami et l’ex-petit ami de Tash. Challengers est un film américain réalisé par Luca Guadagnino, sorti en 2024.

NOTRE CRITIQUE

On le saisit dès les premiers plans, Challengers est un film qui envoie, tout en tension et en érotisme du début à la fin pour notre plus grand plaisir. Rassurez-vous (même si certains pourraient être déçus) ce n’est pas aussi branché sexe que la communication autour. On ne tombe jamais dans le porno ou dans la romance clichée.

Finalement, entre l’Amour et l’amour du sport, il n’y a qu’un filet. L’intrigue du triangle amoureux est simple et efficace, c’est le jeu d’acteur, les dialogues, la mise en scène et bon dieu cette musique incroyable qui donne une autre dimension au film. Le corps est un sujet omniprésent dans ce nouveau long-métrage, cependant, la manière dont il est filmé ne tombe jamais dans le dégradant ou l’hypersexualisation. Luca Guadagnino présente ses personnages de manière à valoriser leur condition physique plutôt que de la réduire à de simples objets de désir. Même s’il n’oublie pas de parler de sexualité, comme il le fait souvent, mais cette fois-ci en évoquant la bisexualité, voir le trouple cinématographique.. Tout au long du film, on est aussi captivé par la passion du sport, soutenue par une bande-son envoûtante signée Trent Reznor et Atticus Ross (connus pour leurs travaux sur Empire girls et The Social Network), qui avaient précédemment réalisé la musique de Bones and All. La compétition est au cœur du récit et cela se ressent à chaque instant, on aspire à voir du sport, et du beau sport.

© Challengers

Les trois protagonistes, incarnés par Zendaya, Mike Faist et Josh O’Connor, transcendent leur apparence physique avantageuse pour livrer des performances d’une intensité nuancée et bluffante. Le trio fonctionne parfaitement et l’alchimie est dingue. Le tout est servi par une direction artistique remarquable. Le film est structuré autour de deux périodes : l’une se déroule dans le présent, pendant le match décisif, et l’autre dans le passé. Ces deux temporalités se rejoignent progressivement, et le passage de l’une à l’autre se fait aussi de façon très naturelle. Grâce notamment à un beau travail sur les costumes, les coiffures et surtout le changement de morphologie des personnages, d’un âge à l’autre. Tout est parfaitement crédible, il suffit de jeter un coup d’œil à la coupe de cheveux d’Art pour se situer immédiatement dans la période concernée. La mise en scène et la réalisation prennent par moments des libertés complètement surréalistes. Particulièrement pendant les matchs, avec des points de vue inattendus où l’on devient par exemple la balle qui traverse le terrain. Bref, Lucas Guadagnino s’éclate et cette énergie se transmet au spectateur. La réalisation accorde également une importance particulière au spectateur, qui se retrouve complètement happé par la tension constante. À tel point que certains se surprennent même à retenir leur souffle, surtout quand les sous-entendus ne font que de s’additionner.

EN DEUX MOTS

Un film de haute tension, de désir et de sport porté par trois acteurs de très haut niveau. Luca Guadagnino rend le tout sensuel à l’écran comme personne, et Challengers surprend jusqu’à la dernière seconde en se clôturant sur une fin parfaite.

4

Note : 4 sur 5.


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