AS BESTAS : petits secrets entre voisins

ÇA RACONTE QUOI ?

Antoine et Olga, un couple de Français, sont installés depuis quelque temps dans un petit village de Galice, en Espagne. Ils ont une ferme et restaurent des maisons abandonnées pour faciliter le repeuplement et redonner envie aux urbains. Un quotidien qui semble bien paisible entre les plantations de tomates, les foires et les pauses au bar du coin.

Tout devrait être idyllique, mais un grave conflit avec leurs voisins fait monter la tension. Une société d’implantation d’éoliennes vient surtout semer la pagaille dans ce village très tranquille. Certains veulent accepter leur offre, d’autres refusent. Les discussions s’enveniment petit à petit jusqu’à l’irréparable…

NOTRE HUMBLE AVIS

As Bestas réunit un casting franco-espagnol de prestige, et Rodrigo Sorogoyen nous démontre une nouvelle fois son talent de cinéaste. Mais malheureusement, tout n’est pas parfait pour ce nouveau projet !

Mais quel casting, tout de même ! Certains spectateurs passeront sûrement à côté du film, mais ils ne pourront certainement pas oublier la prestation de Denis Ménochet et/ou de Luis Zahera, qui portent à tous deux le film de la première seconde à l’avant-dernière partie. Un duel au combat rapproché sans armes sophistiquées, mais rempli de tension et de danger. Le réalisateur a l’intelligence de révéler son intrigue au compte-gouttes dans le récit, sans trop en dévoiler au départ, préférant laisser un peu de mystère dans tout cela. Puis, lorsque les enjeux deviennent palpables, on comprend les tenants et les aboutissants. On reste cependant sur un rythme assez lent, provoquant parfois l’angoisse, parfois l’ennui. Le cinéma de Rodrigo Sorogoyen est plein de partis pris, et cela ne fonctionne qu’à moitié pour As Bestas..

Tout est fait ici pour maintenir une tension suffocante, proche de ce qu’on peut communément voir dans certains très bons thrillers. La mise en scène se limite aux montagnes de Galice, mais crée aussi une atmosphère étouffante où les personnages principaux sont esseulés, livrés à eux-mêmes dans ce conflit. Plus on avance, plus on apprécie le film.. jusqu’au moment fatidique. Là où il aurait dû couper court et conclure, le long-métrage persiste à raconter. Plus grand-chose malheureusement, enchaînant quelques séquences évitables où les acteurs pataugent dans des prestations très en dessous de ce qu’on a pu voir précédemment. Cette conclusion a toutefois le mérite de mettre en avant les femmes, et par ricochet, mettre en lumière la toxicité et la violence des hommes de cette histoire. En résumé, As Bestas est un bon film, mais il manque simplement sa sortie. Et certains d’entre nous retiennent plus facilement les dernières minutes, que les premières.

EN DEUX MOTS

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