NOVEMBRE : le thriller du mois d’octobre

ÇA RACONTE QUOI ?

Novembre retrace les événements des attentats du 13 Novembre 2015. Nous allons suivre les cinq jours d’enquête intenses qui ont suivi ce drame, et c’est au cœur de la cellule anti-terroriste que l’on se retrouve plongé dans cette traque des assaillants. Le récit ne nous laisse aucune minute de répit, et c’est logique vu l’ampleur de l’événement..

Novembre n’est pas un film qui nous montrera les points de vue des terroristes, bien au contraire. Et c’est d’ailleurs avec l’aide de la vraie cellule anti-terroriste que le réalisateur Cédric Jimenez a pu retracer tous les événements de l’intérieur, et délivrer un projet en pleine immersion auprès des enquêteurs.

NOTRE HUMBLE AVIS

Novembre effectue un bon démarrage avec pas moins de 100 000 entrées dès son premier jour, mais toujours en dessous de Bac Nord (2020) et ses 108 000 entrées. On pouvait s’attendre à un véritable film d’action -ce ne sont d’ailleurs pas les prises de vue caméra épaule qui nous feront penser le contraire- pourtant le récit se présente comme un documentaire désincarné. Le très bon casting (notamment porté par Jean Dujardin, Sandrine Kiberlain ou encore Anaïs Demoustier), lui aussi, ne procure aucune émotion et tend à vider de son contenu le projet. Mais le réalisateur semble avoir un tout autre objectif : être au plus proche du réel. Quitte à rendre ses personnages beaucoup moins intéressants, il souhaite avant tout mettre en avant l’intensité de l’enquête. Novembre est sujet à moins de polémiques que Bac Nord, mais le procédé est aussi beaucoup moins adapté. Il n’y aura pas de scènes d’action décuplées en intensité pour divertir la foule. C’est à la fois une bonne chose pour respecter ce qui s’est réellement passé, comme une mauvaise chose concernant l’expérience cinématographique.

Il faut aussi avouer que le film nous fout le cafard. Il est à la fois passionnant au niveau de l’enquête, comme déchirant, car nous devons nous remémorer ce triste moment français. Au moins, le réalisateur évite cette fois-ci les foudres des critiques politiques, à l’inverse de son précédent film assez discutable. Tout est plus neutre, mais en voulant être au plus proche du réel, le cinéaste n’arrive pas à investir le spectateur à 100% dans son récit. Une séance de cinéma qui devient finalement assez anodine. Dans l’ensemble, ce nouveau film de Cédric Jimenez reste assez efficace, en gardant en fil conducteur le désir d’infiltrer les équipes anti-terroristes au pic de leur activité. Mais on ne peut pas se débarrasser de cette pointe de déception avec le manque de prises de risque, qui rend le long-métrage vite oubliable. C’est bien dommage.

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