L’INNOCENT : le caviar de la comédie

ÇA RACONTE QUOI ?

Abel est un fils à maman. Un beau jour, il apprend que sa mère Sylvie, la soixantaine, est sur le point de se marier avec un homme en prison. Il n’est pas tant surpris que cela, ça ne sera que le quatrième incarcéré que sa mère rencontre. Mais cette fois-ci, le nouveau compagnon semble bien plus suspect..

Épaulé par Clémence, sa meilleure amie, il va tout faire pour essayer de la protéger. Mais la rencontre avec Michel, son nouveau beau-père, pourrait bien offrir à Abel de nouvelles perspectives. Entre une vie paisible en tant que Guide de l’aquarium et un braquage avec le grand banditisme, il n’y a qu’un pas..

NOTRE HUMBLE AVIS

Pour cette nouvelle réalisation, Louis Garrel s’essaie au film familial assez déjanté. L’innocent est une comédie grand public à des années-lumières des vaudevilles populaires français que notre cher pays nous refourgue depuis un paquet d’années.

Loin de là, la comédie de Louis Garrel est un tendre moment de cinéma qui saura aussi bien vous faire rire que vous émouvoir. Un feel-good movie rafraîchissant à la mise en scène qui ne manque pas d’idées. L’innocent se rapproche de ce que l’on peut appeler un beau film. Visuellement très joli à regarder, le long-métrage saura éparpiller tout au long de son récit de jolis visuels qui caresseront votre rétine. On doit certainement cela à la photographie rendant le tout un petit peu kitsch, à la sauce comédie de jeunesse des années 80. Le film arrivera à toucher dans le mille grâce à son casting et à l’alchimie créée en seulement quelques scènes, avec ces personnages atypiques tout droit sortis d’un esprit un peu tordu. Aucun des acteurs et actrices n’est mis sur le carreau et tout le monde à une place importante dans le récit. Mention spéciale au duo Garrel/Merlant explosif, barré et d’une tendresse inouïe qui fera fondre votre cœur.

Notamment lors de la scène cruciale du film qui oscillera entre comique de situation hilarant et sous-texte mélancolique émouvant. Roschdy Zem est hilarant, et il en va de même pour sa partenaire de jeu Anouk Grindberg qui fait preuve d’une belle sincérité. La palme d’or reviendra tout de même à Louis Garrel pour son personnage attachant et interprété de la plus belle des manières. Telle est la force de L’Innocent, arriver avec ses personnages et ses thématiques importantes (le deuil, la famille…) à envoûter son spectateur dans un braquage familial loufoque, drôle et généreux. Certainement la comédie à ne pas louper cet automne. En espérant que le bouche à oreille fasse bien son travail et permette au public français de ne pas manquer ce petit moment suspendu dans le temps que nous propose Louis Garrel.

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