SYNOPSIS
Le réalisateur Guillermo del Toro, primé aux Oscars, revisite le conte de Carlo Collodi sur une marionnette qui, comme par magie, prend vie pour apaiser le cœur d’un sculpteur sur bois du nom de Geppetto. Comme pour ces précédentes aventures, ce jeune garçon de bois rejoindra l’école du village, mais risque également de croiser la route de nouveaux escrocs.

Cette épopée musicale et fantastique en stop-motion réalisée par Guillermo del Toro et Mark Gustafson suit les aventures de l’espiègle et désobéissant Pinocchio qui cherche sa place dans le monde. Plus sombre que ces prédécesseurs, cette nouvelle adaptation du cinéaste mexicain s’inscrit parfaitement dans sa filmographie.

NOTRE CRITIQUE
Vous en avez marre des énième reprises de Pinocchio ? Toutes les unes moins inventives que les autres au fil du temps, et la dernière proposition de Robert Zemeckis se présente comme le sommet absolu de cette montagne aride.
Mais il y a un peu d’espoir à l’horizon et c’est Guillermo Del Toro qui tient la flamme au loin. Le cinéaste signe ici une nouvelle adaptation du récit de 1881 avec toute la grâce et la dureté qu’on lui connaît dans l’exercice. Premièrement, avec une animation en stop-motion qui donne sans aucun doute une couleur particulière au long-métrage. Comme s’il avait été conçu avec le matériau le plus basique, à l’image de Pinocchio lui-même. La « simplicité » technique se marie avec l’imagination toujours débordante du réalisateur mexicain, qui s’adonne pourtant pour la première fois dans le domaine de l’animation. Une première complètement réussie. Et deuxièmement, avec un récit plus dense, plus terre-à-terre et certainement plus mature, sans enlever la magie de l’histoire originale.

Dès les premières scènes, Guillermo Del Toro imprègne le récit de ses nouvelles idées. Pinocchio n’est plus le résultat du chagrin d’un vieillard, mais bien celui du deuil, dans la brutalité la plus totale qui consume l’être humain. Sa conception est bien plus âpre et sombre, rappelant la composition du freak que le cinéaste adore utiliser dans ses œuvres. Puis, en partant d’un bois basique et d’un bonhomme aux défauts apparents, il donne vie et personnalité à ce petit personnage à travers les différentes étapes de son histoire, tout en y intégrant plus ou moins subtilement, un contexte historique palpable. Bien moins rigide que les précédentes reprises, Pinocchio de Guillermo Del Toro jouit évidemment du talent de mise en scène de son créateur. Les fans du cinéaste seront ravis d’apercevoir quelques références, et les autres resteront fascinés par la qualité et la richesse de l’univers. Un chouille long, ce nouveau Pinocchio est cependant très généreux et facilement associable aux travaux de son réalisateur, qui livre comme toujours, une petite part de lui-même dans ses projets.
Guillermo Del Toro revisite enfin ce classique de 1881. Tout en conservant le matériau de base, le réalisateur apporte une touche plus sombre et plus freak, qui s’inscrit dans la parfaite lignée de sa filmographie et qui apporte une couleur plus marquée que toutes les propositions précédentes. C’est magique et tragique à la fois, c’est du Del Toro.
4
Abonne toi au site !