SYNOPSIS
1917. Bakary Diallo s’enrôle dans l’armée française pour rejoindre Thierno, son fils de 17 ans, qui a été recruté de force. Envoyés sur le front de la Première Guerre mondiale, père et fils vont devoir affronter la brutalité des confrontations militaires.

Galvanisé par la fougue de son officier qui veut le conduire au cœur de la bataille, Thierno va s’affranchir et apprendre à devenir un homme, tandis que Bakary va tout faire pour l’arracher aux combats et le ramener sain et sauf.

NOTRE CRITIQUE
Dans l’œil du cyclone médiatique pour une nouvelle polémique à deux balles, Omar Sy revient sur le devant de la scène. Encore une fois, certains médias profitent du retour de l’acteur et de son interview pour cracher leur venin, tout en oubliant de parler du film en lui-même. Mais la polémique a au moins le mérite d’offrir une exposition plus importante au nouveau projet du réalisateur Mathieu Vadepied. Et il faut dire qu’il mérite, car en plus d’être un film utile, Tirailleurs est tout simplement un bon film. Ce nouveau long-métrage français reprend les codes du genre en délaissant tous les mauvais côtés vus et revus : ultra héroïsme, virilité maximum, dévotion totale pour la nation.. Au profit d’une immersion proche des hommes, à hauteur de leurs émotions et de l’épreuve psychologique de la guerre. Les costumes, la photographie et la musique sont harmonieusement déployés ici, et nous plongent sans grande difficulté dans cette guerre 14-18.

Tirailleurs tire son épingle du jeu avec son récit romancé assez bien dosé. Le cinéaste choisi l’angle de la famille et de la relation père/fils pour caractériser les enjeux de ce conflit. Notamment avec toute la froideur de l’Etat français qui réquisitionne sauvagement les Sénégalais, mais aussi cette délocalisation expéditive aux combats, passant d’une vie paisible aux champs de bataille meurtriers. Le film ne s’embête pas avec les ellipses, il montre l’essentiel, ce qui permet aussi de rythmer son récit. En revanche, il perd légèrement en puissance avec son aspect brouillon dans la mise en scène. On ne sait pas si les Français ont avancé ou reculé après une bataille illisible, les rapports stratégiques de la guerre sont parfois délaissés. D’un autre côté, Omar Sy et le reste du casting font parfaitement le job. On y trouve des hommes de tous les jours, des hommes désabusés qui doivent trouver une seconde force face à cette obligation du combat. Mais même dans l’héroïsme pur et dur, le personnage principal reste Monsieur Tout le Monde, et c’est plutôt une bonne chose.
En résumé, Tirailleurs est un film important, car il offre un angle souvent oublié de cette guerre, et le réalisateur Mathieu Vadepied se donne les moyens avec une réalisation ambitieuse, mise en valeur par d’autres éléments cinématographiques tous aussi remarquables.
EN DEUX MOTS
Le réalisateur Mathieu Vadepied réussit (avec simplicité dans le récit, mais ambition dans la technique) à nous replonger dans la brutalité de la Première Guerre mondiale à travers les yeux et le cœur d’un tirailleur sénégalais. Un film utile, mais pas que !
3,5
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