SYNOPSIS
Lydia Tár, cheffe avant-gardiste d’un grand orchestre symphonique allemand, est au sommet de son art et de sa carrière. Le lancement de son livre approche et elle prépare un concerto très attendu de la célèbre Symphonie n° 5 de Gustav Mahler.

Mais, en l’espace de quelques semaines, sa vie va se désagréger d’une façon singulièrement actuelle. En émerge un examen virulent des mécanismes du pouvoir, de leur impact et de leur persistance dans notre société.

NOTRE CRITIQUE
Sous la douce mélodie d’uen voix féminine, le film démarre. Et c’est à travers une longue séquence d’introduction que le réalisateur Todd Field affiche la couleur de son projet et l’ambiance sonore qui sera extrêmement importante au cours du récit. Au cœur de celui-ci, on retrouve ce personnage aussi fascinant qu’effrayant. Par la prestation époustouflante de Cate Blanchett (sûrement l’un de ses meilleurs rôles), on ressent toute la puissance que dégage ce protagoniste. D’abord sujet à l’admiration, par son parcours dans un milieu extrêmement élitiste, par son aplomb également. Puis, le récit va subtilement dégrader cette image et dévoiler peu à peu ses vices et ses tourments. Cette évolution et ce développement du personnage sont rendus possibles grâce au talent fou de l’actrice australo-américaine. Elle se donne pour ce rôle et ça se voit dès les premières scènes.

Il faut avouer que le film semble être une véritable épreuve physique, que ça soit pour les exécuteurs comme le spectateur. D’un côté, on remarque énormément de plans-séquences, avec des dialogues et des mouvements orchestrés d’une main de maître. De l’autre, le spectateur est amené à faire preuve de patience et parfois subir des séquences assez épuisantes (2h38 pour rappel). Mais est-ce que cela en vaut la peine ? Oui, car Tàr est certainement l’une des proposition les plus intéressantes de ces derniers mois, que cela soit sur la forme comme le fond. Non, car on risque de perdre beaucoup de monde sur la route, notamment avec le manque d’accessibilité dans la narration ou l’environnement traité -pas énormément d’efforts pour simplifier les enjeux du métier ect.. On sort du cinéma avec un contraste assez fort. L’impression d’avoir assisté à quelque chose de puissant, mais aussi de s’être profondément emmerdé. Cela rend l’expérience plus singulière, tout en permettant peut-être au film de créer sa légende et de marquer les esprits.
EN DEUX MOTS
Avec ce nouveau film du réalisateur Todd Field, vous aurez l’impression de vous emmerdez, mais aussi d’avoir assisté à quelque chose de grandiose. L’effet Cate Blanchett ou l’intelligence de la narration n’y sont sûrement pas pour rien concernant ces points positif.
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