CRITIQUE | FILM

AFTERSUN : bribes d’un souvenir d’été 

C'est la petite pépite à voir en salles ce mois-ci. La pépite qui vous fera un bien fou et qui vous réconfortera le temps d'une heure et quarante minutes de cinéma aussi tendre qu'émouvant. C'est la proposition de Charlotte Wells qui signe avec son premier long-métrage, une œuvre majeure de cette année 2023.

SYNOPSIS

Avec mélancolie, Sophie se remémore les vacances d’été passées avec son père vingt ans auparavant : les moments de joie partagée, leur complicité, parfois leurs désaccords. Elle repense aussi à ce qui planait au-dessus de ces instants si précieux : la sourde et invisible menace d’un bonheur finissant.

Elle tente alors de chercher parmi ces souvenirs des réponses à la question qui l’obsède depuis tant d’années : qui était réellement cet homme qu’elle a le sentiment de ne pas connaître ?

NOTRE CRITIQUE

Projeté au Festival de Cannes 2022, AfterSun semble rencontrer un beau succès dans les salles de cinéma, mais également dans les critiques du public cinéphile, complètement réceptif aux moments de vie que la cinéaste aura choisi de nous montrer.

Un moment d’intimité nous y est dévoilé sans surenchérir sur les différentes situations exposées dans le film. Le tout semble être parfaitement normal. Rien de particulier, simplement deux membres d’une même famille en train de profiter calmement de leur été au bord d’une piscine dans un bel hôtel en Turquie. Charlotte Wells opte pour le contemplatif. Le rythme se fait lent et aucune des scènes n’a réellement de commencement, ni même de fin. Il s’agit de bribes de souvenirs très justement emmenés et d’une douceur rare. Et nous devons cette douceur à ce duo d’acteurs tout juste brillant. Paul Mescal est un père touchant, parfois à côté de la plaque, parfois trop jeune et parfois trop triste pour pouvoir pleinement s’occuper de sa fille : escapades nocturnes, livrer des mots doux à son ex, ou même encore refuser à sa fille de l’accompagner chanter en karaoké. Des séquences stupéfiantes en grande partie grâce à la caméra subtile de la cinéaste, mais également grâce à la prestation très naturaliste de Frankie Corio.

Jamais une enfant n’aura aussi bien joué que dans Aftersun. Le tout semble tellement naturel que l’on aurait clairement l’impression de visionner n’importe quels souvenirs que l’on tente de nous montrer. Elle incarne un personnage ô combien attachant et doté d’une grande compréhension envers son père. Un personnage qui semble avoir grandi trop vite et qui veut déjà passer le plus clair de son temps avec de jeunes adultes. Aftersun est un touchant moment entre père et fille. Un moment suspendu dans le temps, qui vous bouleversera et qui en plus d’être d’une infinie tendresse, est d’une subtilité peu commune à ce genre de films. Rien n’est appuyé, rien n’est réellement organisé, nous assistons seulement à un bel été qui sonnera à jamais comme étant l’un des plus beaux moments qu’aura passée une jeune fille avec son papa. À voir en salles.

EN DEUX MOTS

Un père et sa fille au centre d’un magnifique souvenir estival très justement proposé par la réalisatrice Charlotte Wells, nous livrant une œuvre d’une rare tendresse et d’une justesse infinie. Paul Mescal touchant à souhait et sa compère bluffante de naturalisme. 

4

Note : 4 sur 5.

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