CRITIQUE | FILM

GODZILLA MINUS ONE : un blockbuster dévastateur

Seulement deux petits jours d'exploitation en France, et pourtant, ce nouveau film produit par Toho Studios fait déjà parler de lui, se positionnant peut-être comme l'un des meilleurs blockbusters de cette année. Notre critique de 'Godzilla Minus One'.

SYNOPSIS


Après les épreuves de la Seconde Guerre mondiale, le Japon fait face à une menace colossale au large de Tokyo. Koichi, un déserteur kamikaze marqué par sa première rencontre traumatisante avec Godzilla, voit cette situation comme une opportunité de rédemption pour ses actions pendant la guerre.

©  Godzilla Minus One

Godzilla Minus One est un film japonais réalisé par Takashi Yamazaki et sorti en 2023. Produit par Tōhō Studios et Robot Communications, il s’agit du 37e film mettant en scène Godzilla, le 33e développé par Tōhō, le 17e distribué dans les salles française.

NOTRE CRITIQUE

C’est presque hallucinant de constater autant d’aboutissement avec un budget limité à seulement 14 millions de dollars. Avec quatre fois moins, Godzilla Minus One donne une leçon à certaines grosses productions françaises, et n’a presque rien à envier aux américains..  

Oui, on est bel et bien en plein milieu d’un blockbuster, avec tout ce que cela implique, et notamment du spectacle à grande échelle. Ce qui frappe immédiatement dans ce nouveau film japonais, c’est son aspect au gigantisme et la manière dont il parvient à rapetisser l’homme et à allonger le monstre. Les scènes de chaos sont extraordinairement percutantes, et même sans la machinerie sophistiquée des effets spéciaux américains, le réalisateur Takashi Yamazaki réussit un tour de force avec des plans de destruction massifs et terriblement efficaces. Difficile de trouver une expérience aussi impressionnante cette année que celle du laser thermique de Godzilla. Une explosion encore plus forte que celle d’Oppenheimer, mais ceci explique cela.. Pour ce nouveau projet, le cinéaste dirige sa caméra vers les confins d’un fléau. On a finalement très peu de « cinéma d’horreur », avec quasiment aucune goutte de sang versée et aucune scène visant à nous effrayer. Tout repose sur la fatalité de la situation, racontée à travers le prisme d’un Japon subissant malheur sur malheur, en totale impuissance. On regrette cependant d’avoir été pas mal spoilé par la bande-annonce. Pour ce genre de film, les images déjà-vues atténuent inévitablement l’expérience cinématographique, et c’est dommage. Mais c’est vite oublié, une fois confortablement installé dans la salle Imax, avec le son qui nous perfore le tympa avec grâce et brutalité. 

©  Godzilla Minus One

En revanche, Godzilla Minus One parvient à nous surprendre avec un récit et un scénario très pertinents. On oublie la bête pendant quelques minutes pour se focaliser sur un jeune soldat, ou plutôt kamikaze, et sa situation. L’occasion pour le réalisateur de proposer un point de vue inédit, antimilitariste et très critique envers la dévotion totale d’un individu envers sa nation. Inédit, surtout si on compare avec la tonne de récit américain issue du même sous-genre cinématographique. Le personnage principal est véritablement le fil conducteur du film, Godzilla n’étant qu’un prétexte pour nous guider dans cette quête du droit au bonheur. Par ailleurs, les personnages secondaires sont bien exploités, et cette famille recomposée (ou décomposée) nous touche du début jusqu’à la (toute) fin. Le casting est globalement solide, même s’il faut être un peu familier avec la manière nippone de jouer. On force un peu le trait, on dramatise, mais cela fonctionne d’autant plus dans le contexte. Tout est donc là pour faire de Godzilla Minus One un blockbuster intelligent, mais ce n’est pas trop difficile quand on regarde la concurrence de plus près et ses nombreuses failles apparentes. Cependant, ce nouveau long-métrage n’est pas exempt de tout reproche. Il y a parfois un peu trop de blabla inutile, et la scène d’introduction de Godzilla peut paraître précipitée et/ou mal exécutée en comparaison du reste.

EN DEUX MOTS

Le cinéaste Takashi Yamazaki revisite le film de Kaiju en proposant du spectacle impressionnant, tout en instaurant un sous-texte habile, car la guerre ne s’arrête pas toujours au lendemain de l’armistice. Le tout, produit avec un budget quatre fois moins important que le dernier Astérix, pour information. 

4

Note : 4 sur 5.


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