L’EMPIRE : faites labour, pas la guerre

SYNOPSIS

Sur les côtes de la pittoresque d’Opale, au nord de la France, au sein d’un village de pêcheurs à l’apparence paisible, l’événement tant attendu survient enfin : la naissance d’un bébé hors du commun. Sa singularité est telle qu’elle déclenche une guerre clandestine entre les forces extraterrestres du bien et du mal.

Le réalisateur français Bruno Dumont nous propose alors sa propre guerre des étoiles, nous plongeant dans un conflit cosmique inattendu. Entre Ma Loute et La Vie de Jésus, entre le ciel et la terre, le cinéaste offre une vision caustique, cruelle et déjantée des classiques de la science-fiction.

NOTRE CRITIQUE

Qu’on aime ou pas son style, le réalisateur Bruno Dumont a toujours de quoi nous surprendre dans sa besace. Avec L’Empire, il ne fait pas les choses à moitié et présente un film qui contre-attaque toute la science-fiction du septième art. Un pari ambitieux, mais pas totalement réussi.

Car avec son projet de space opéra sur les côtes de Picardie, il ne parvient pas toujours à trouver le bon ton ou le bon élan narratif. L’Empire est parfois très mou (bizarre, on dit souvent l’inverse), il est même brouillon et un chouille trop parodique. Il s’amuse à détourner les codes de la science-fiction (c’est plaisant, il faut l’avouer), mais parfois au détriment d’un scénario peu entraînant où les personnages qui, bien que marqués par une excentricité tordante, peinent à véritablement captiver. Ambitieux, c’est clair. Ce nouveau film de Bruno Dumont est un vrai petit ovni dans sa filmographie, qui est déjà un beau bataillon d’objets non identifiés pour le cinéma français. Le film avait déjà fait parler de lui lors de la publication de son affiche, un remake de Star Wars sans Adam Driver, mais avec Fabrice Luchini et son œil qui dit merde à la force. Et c’est sans surprise que les premières minutes du film nous transportent dans un un univers décalé, mais pas si lointain.. On se promène dans une province française comme les autres à un petit détail près : un élu est parmi nous.

Tout cela enclenche l’arrivée d’une population extraterrestre qui s’empare de corps humains pour engager une bataille secrète dans la banlieue du Havre. Attention, cela pourrait être ton voisin par exemple, inquiète toi s’il s’agenouille sans raison. Au-delà de cette introduction, le récit nous plonge dans une guerre entre le bien et le mal aux contours parfois flous. Sur l’aspect visuel, le cinéaste ne réinvente rien sur Terre, mais en revanche, il impressionne avec des séquences dotées d’effets spéciaux qui n’ont vraiment pas à rougir de certaines grosses productions. En plus d’être techniquement réussies, elle sont très belles, notamment avec ses vaisseaux gothiques à la française. Une idée si audacieuse qu’elle semble improbable, mais qui fonctionne à merveille. La réalisation nous transporte également au cœur d’une bataille sur les plages françaises, aboutissant à un trou noir surprenant, et le casting est aussi déconcertant que talentueux (on n’arrive pas à se décider). Au final, L’Empire se distingue par son ambition visuelle, où Bruno Dumont explore un monde qui lui est légèrement inconnu, mais souffre aussi d’un ventre mou narratif où l’intrigue trop parodiée prend le dessus sur notre entrain. Prime Vidéo

EN DEUX MOTS

3

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