CRITIQUE | FILM

PAS DE VAGUES : à peine la moyenne

Critique | Avec 'Pas De Vagues', le réalisateur Teddy Lussi-Modeste français s'appuie sur son expérience personnelle sur les bancs du collège pour livrer un récit complexe, une escalade insidieuse face à une institution dépassée. Mieux que le film 'La Salle Des Profs', mais moins bien que l'on peut le penser..

SYNOPSIS

Julien, un professeur au collège, cherche à tisser des liens avec ses élèves, notamment avec Leslie, une élève timide, dans une démarche bienveillante. Cependant, certains de ses camarades interprètent cela différemment et accusent Julien de comportement inapproprié, alimentant ainsi des rumeurs de harcèlement.

© Pas De Vagues

Cette situation crée une tension croissante, mettant le professeur et son élève dans une situation délicate. Conscients des risques de conflit, tous deux sont contraints de garder le silence pour éviter tout trouble au sein de l’établissement.

NOTRE CRITIQUE

L’école est au cœur de tous les débats actuels, et même du monde cinématographique. Après le très bon Un Métier Sérieux et le raté de La Salle des Profs, voici un entre-deux avec le dernier film de Teddy Lussi-Modeste : Pas de Vagues.

Ce long-métrage porte d’ailleurs bien son nom : il ne provoquera aucune vague avec sa diffusion en salle. Toujours le cul entre deux chaises de salles de classe, Pas De Vagues oscille entre le plutôt bon techniquement et les lacunes narratives. Avec une réalisation inventive et adaptée à la tension de ce milieu scolaire, Teddy Lussi-Modeste réussit à nous captiver sur quelques séquences intenses où le doute, non pas de la culpabilité, mais de la fin de cette spirale infernale s’installe. Le cinéaste réussit à faire un pas de côté et propose un récit avec, comme il le dit lui même, deux victimes, en mettant également l’institution scolaire face à ses responsabilités vis-à-vis des deux parties impliquées. Mais pas que. On comprend très vite que la situation va devenir ingérable, va gangréner le collège et finalement impacter l’ensemble de la communauté. Élèves comme professeurs.

© Pas De Vagues

Dans cet exercice, Pas de vagues surprend lorsqu’il s’agit d’explorer les questionnements entre les professeurs. Des opinions opposées, des reproches, des soutiens par affection, jusqu’au retrait de l’autorité lorsque ses collègues rendent le ballon aux élèves.. Puis finalement, le réalisateur se sent obligé de forcer le trait, d’ajouter continuellement des couches superflues pour marquer le conflit entre ce professeur et sa classe. De manière très maladroite parfois, comme s’il voulait accentuer davantage le fardeau porté par Julien. Dans cet ensemble de bons et de moins bons points, François Civil livre une performance convaincante, mais semble parfois mal dirigé lors de certaines scènes (le face-à-face avec Leslie par exemple..). La musique, quant à elle, est utilisée de manière judicieuse et s’harmonise parfois astucieusement avec la réalisation. Un bon point que l’on n’a pas vu venir. En définitive, Pas De Vagues aurait mérité un peu plus de cohérence, un peu plus de point de vue sur la situation de Leslie et un peu moins de séquences qui ne font que servir la suffisance du scénario. Ça ne sera pas le meilleur film de l’année, même pas le meilleur film de l’année en milieu scolaire. Prime Vidéo

EN DEUX MOTS

Entre moments techniquement réussis et lacunes narratives, Pas de Vagues offre une plongée intense dans le milieu scolaire en pointant les carences d’une institution dépassée. Sauf que parfois, c’est aussi les dialogues qui semble dépassés, surtout quand il est question de filmer les profs face aux élèves..

2,5

Note : 2.5 sur 5.


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