CRITIQUE | FILM FESTIVAL DE CANNES

LE COMTE DE MONTECRISTO : ni bon, ni mauvais, Niney

Critique | Les récits d'Alexandre Dumas continuent d'inspirer de nouveaux projets, français en plus de ça. On pensait la mode passée, mais ces histoires sont éternelles, et voilà que tout cela est remis au goût du jour, d'abord avec Les Trois Mousquetaires, et aujourd'hui avec Le Comte de Monte-Cristo réinterprété par Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte

SYNOPSIS


Edmond Dantès, un jeune marin de 22 ans, arrive à Marseille pour se fiancer avec la belle catalane Mercédès Herrera. Trahi par des amis envieux, il est accusé à tort d’être un conspirateur bonapartiste et emprisonné. Après avoir passé 14 ans en prison, il réussit à s’évader et découvre un trésor caché sur l’île de Monte-Cristo. Décidé à se venger, il prépare sa revanche contre ceux qui l’ont injustement accusé.

© Le Comte de Monte-Cristo

Le Comte de Monte-Cristo est un film français, écrit et réalisé par Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte, sorti en 2024. Cette œuvre est une adaptation du célèbre roman d’Alexandre Dumas. Le film est produit par Dimitri Rassam, qui avait déjà travaillé sur l’adaptation du dyptique Les Trois Mousquetaires : D’Artagnan et Les Trois Mousquetaires : Milady en 2023. Le Comte de Monte-Cristo a été présenté hors compétition au Festival de Cannes 2024.

NOTRE CRITIQUE

Pathé nous le vend comme un nouveau blockbuster à la française, dans la même veine que Les Trois Mousquetaires. Ambiance Puy du fou dans le cinéma français, on n’en dira pas plus.

Le Comte de Monte-Cristo d’Alexandre Dumas a longtemps captivé les spectateurs de cinéma, et ce n’est pas forcément une mauvaise idée sur le papier que de donner un nouvel élan à cette œuvre de nouveau sur grand écran. Sauf que s’il y a bien un film qui ne fait preuve d’aucune audace de réinterprétation, c’est bien celui-ci réalisé par Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte. Tout est fait en suivant un cahier des charges strictes et ça se voit dès le premier coup d’œil. La mise en scène est lisse et impersonnelle, contrairement au film Les Trois Mousquetaires, qui avait au moins le panache de proposer une version plus brutale et plus crado de ces années historiques. Ici, les costumes sont impeccables et les personnages échangent de belles phrases au coin d’un jardin français. Du déjà-vu dans une bonne centaine de téléfilms. Les cinéastes misent principalement sur le scénario d’Alexandre Dumas et sur la présence de leur star, Pierre Niney, pour attirer le public en salle. Car pour le reste, tout est aussi académique que n’importe quel commande de Jérôme Seydoux.

© Le Comte de Monte-Cristo

Le casting, pourtant clinquant sur le papier, n’est vraiment pas si exceptionnel dans les faits. Pierre Niney est celui qui s’en sort le mieux, grâce à un personnage riche en palette d’émotions, et forcément plus complexe et plus développé. Les autres acteurs doivent se contenter de rôles secondaires, sans véritable antagoniste digne de ce nom d’ailleurs. Sans entrer dans le détail de chaque séquence, le duel final est particulièrement.. misérable. Non seulement, il oppose le héros à un méchant sans charisme, mais la réalisation de cette scène d’action est complètement ratée, on est à deux doigts de sombrer dans un fou rire. Désolé Bastien Bouillon, mais à part La Nuit du 12… Les aficionados d’Alexandre Dumas y trouveront peut-être leur compte (ou leur comte), mais vous ne pourrez pas nous faire dire que le maquillage est réussi. Pierre Niney après et avant prison is the same picture, comme qui dirait. Le film souffre également d’un gros souci de rythme et de sensibilité, malgré le nombre extravagant de gigaoctet en musique « émotionnelle ». Au final, Le Comte de Monte-Cristo nous laisse de marbre jusqu’à la fin. On sauvera néanmoins l’effort de proposer un blockbuster à gros budget, qui malgré tout, fait plaisir dans notre paysage français. Et même si ce nouveau long-métrage manque de caractère, il n’est certainement pas ce qu’on a vu de plus mauvais cette année.

EN DEUX MOTS

Une loooooongue fresque trop lisse, où les personnages manquent de volumes et où l’intrigue n’atteint jamais des sommets d’intensité. Autant relire le bouquin, votre imagination accouchera d’une meilleure mise en scène que ce long-métrage..

2,5

Note : 2.5 sur 5.


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