CRITIQUE | SERIE

SNOWPIERCER : les Experts du TER, direction Brive-la-Gaillarde

Avez-vous composté votre billet ? Vous entrez dans le train aux 1001 wagons le plus chiant de l'histoire. Une toute nouvelle adaptation Netflix de la BD, avec Bong Joon-ho comme producteur exécutif. Et pourtant, la série n'a rien à voir avec le film. La saison 1 vient de se terminer, et on peut vous affirmer que cette série est la version TER low-cost de l'oeuvre Snowpiercer.

Ca raconte quoi ?

Et oui, encore une série Netflix. Désolé, je n’ai pas 150€ à lâcher tous les mois dans les plateformes de streaming. Aujourd’hui je vous parle d’une série en cours de diffusion : Snowpiercer. La plupart d’entre vous connaissent déjà le film. Et bien la série c’est tout simplement la reprise de la trame principale de l’œuvre de Bong Joon-ho. Dans une dystopie proche, le monde est gelé avec une température de -100C°. Autant vous dire qu’une grosse parka Canada Goose à 800€ ne suffira pas. Heureusement pour l’humanité, un célèbre chercheur nommé M.Wilford a anticipé cette catastrophe. Et pour répondre à cette dernière, il a créé un train qui fait le tour du monde. Une machine qui marche évidemment à l’énergie solaire. Par conséquent, les derniers Être Humains vivent dans ce train. Et pour la plupart, ce sont des riches qui ont payé leur billet. Oui, parce que dans ce train il y a différentes classes comme à la SNCF. Première classe, ce sont les riches qui mangent du caviar avec leur petite machine à café Senseo. Et au fond du train tu as les pauvres, qui vivent dans le noir et à 45 dans 15m2. Vous l’avez compris. Cette série, tout comme le film, est une grosse métaphore de la lutte des classes.

Mais à l’intérieur de cette histoire, nous allons aussi avoir le droit à une intrigue policière. Une intrigue digne des plus grosses opérations de Louis la Brocante, je vous préviens tout de suite. En gros, il y a un meurtre en première classe. Et vu que la moitié des flics du train sont en fait des anciens boulangers ou profs de maths, ils n’arrivent pas à trouver le tueur. La solution ? Ramener le seul enquêteur du train qui se trouve en dernière classe. Et c’est parti pour une enquête policière dans un magnifique TGV de la SNCF. Le personnage principal, André Layton, va pendant chaque épisode essayer de découvrir l’auteur du crime, mais aussi faire accéder ses potes aux autres niveaux du train. Ces-derniers sont au fond d’un wagon depuis cinq ans sans avoir vu la lumière du jour. Autant vous dire que quand il va leur ramener de la soupe, ils vont le vénérer. Et en parallèle de son enquête, il va aussi découvrir de sombres secrets sur ce train..

Notre humble avis

J’ai vu des enquêtes de Columbo dix fois plus intéressantes que celle-ci. Si en plus de cela, vous avez déjà vu le film. Vous allez trouver ça ridicule. C’est toujours le risque de faire un remake d’un œuvre très bonne. Si vous faites un truc moins bien, vous passez tout de suite pour un charlot. Et bah voilà, cette série est une série de charlot. Je vais évidemment commencer par les points négatifs.

Bon d’accord, c’est pas vraiment un remake. On reprend juste la grosse thématique de l’oeuvre et on l’adapte sur un format série. Mais honnêtement, est-ce que ça en valait la peine ? Tout a déjà été dit dans le film. Les seules petites nouveautés seront des détails sur le fonctionnement du train, de la vie à l’intérieur, des relations entre les derniers Humains en vie ect.. Mais absolument aucun élément structurel qui pourrait apporter quelque chose en plus du film. Je vous passe évidemment le fait que la thématique de la lutte des classes est encore au cœur de l’œuvre. C’est à la mode en ce moment : Le Joker, Parasite.. Netflix a flairé le truc et s’est engouffré dans la brèche. Tout ça pour nous pondre le nullissime La Plateforme et maintenant la série Snowpiercer. Donc de base c’est pas une super idée, mais cela aurait pu être rattrapé par la forme. Et pourtant dans ce domaine, tout est raté..

Le jeu d’acteur est franchement pas incroyable, mais il n’est pas aidé par l’écriture des personnages. On a l’impression de voir un duel dans un train entre Marine Le Pen (la folle qui dirige le train) et Mélenchon (l’inspecteur Layton). Et encore ce sont les personnages les plus réussis. Parce que les autres.. mon dieu. J’ai l’impression d’être dans une boutique Kodak, tellement il y a des clichés partout. Autant vous dire que quand un de la troupe meurt ou se fait torturer, ça me fait ni chaud ni froid. J’ai plus d’empathie quand je tue un insecte. En terme de réalisation, c’est également assez pauvre. Tout simplement aucune prise de risque. Pourtant, le pitch de la série avec cette situation d’enfermement aurait pu solliciter un peu plus de créativité. Mais le réalisateur s’est dit : la flemme. Pareillement sur les décors. Il faudra m’expliquer pourquoi certains endroits du train font plus de 50m2 de largeur. Alors que toi quand tu prends un TGV Gare de l’Est tu n’arrives même pas à passer avec ta valise entre les sièges. Concernant le scénario, c’est un mélange entre deux films coréens : Parasite et le Dernier Train pour Busan. Et vous ne serez jamais surpris, car absolument tout est prévisible !

On ne va quand même pas cracher sur cette série dans l’intégralité de cet article. C’est l’été, il y a du soleil, feel good. Donc je me suis forcé à trouver quelques points positifs. Premièrement, la série pousse tout de même la réflexion sur la lutte des classes. OK, c’est le sujet redondant par excellence en ce moment, mais Snowpiercer apporte une petite pierre en mettant en lumière une lutte des classes « moderne ». Ils décrivent bien tout le mécanisme et évite également l’aspect manichéen grâce à l’intégration de plusieurs classes. Le personnage de Mélanie est parfois très intéressant, notamment dans sa quête de tout contrôler / contrôler le monde. C’est le personnage le mieux écrit, avec des ambitions mauvaises mais parfois justifiées. Et son intrigue autour de M.Wilford est la petite carotte pour le spectateur.

Désolé, je n’ai trouvé aucun point positif sur l’enquête policière. Car tout le monde s’en fout ! Et en même temps, ce n’est pas le sujet du film, c’est plutôt un prétexte pour installer la vraie intrigue. Bon et j’avoue, quand ils trouvent une petite idée innovante de comment recréer le monde dans un train de 5m2 de large ça m’intéresse. Exemple : le réseau de drogue présent, les spectacles vivants, les wagons d’agriculture ect.. Bref, des petites friandises mais qui n’assouvissent pas ma faim. Néanmoins, les derniers épisodes de la saison 1 sont quand même plus réussis. Et l’ultime rebondissement annonce une toute nouvelle intrigue assez alléchante pour la saison 2.

EN DEUX MOTS

Un train et des personnages qui tournent en rond pendant plusieurs années. Pur produit Netflix avec zéro prise de risque et donc zéro intérêt. Il y a plus d’intrigue dans mon aller-retour en TER Paris- Châteauroux

2

Note : 2 sur 5.

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