CRITIQUE | FILM

THE LIGHT OF MY LIFE : un monde sans femme, donc sans problème ?

Dans un futur proche, une grosse pandémie (comme le Covid-19) apparait et provoque la mort de presque toutes les femmes. Dans un monde ou la gent féminine se fait rare un père tente tant bien que mal de protéger sa fille. Les femmes, ce film est un avertissement de l'OMS : portez un masque svp !

Ça raconte quoi ?

Et si on arrêtait de parler de comédie, et on se penchait sur un sujet un peu moins marrant. Oui, The Light of My Life ne va pas vous tordre de rire pendant deux heures. Mais il y a quand même une bonne nouvelle : dans ce futur proche, la population féminine a été éradiquée. L’humour est donc à son paroxysme, fini les sketchs d’Ines Reg avec des paillettes ou Florence Foresti qui nous parle de ses règles. Il n’y a plus de femme enfin presque.. Le héros du film, Caleb, survit tant bien que mal dans ce monde post-apocalyptique avec sa fille. Mais qu’est-il arrivé aux femmes ? Une mystérieuse épidémie les a éliminées jour après jour. Mais la fille de Caleb semble miraculeusement épargnée. Bon, je ne vous cache pas que dans un monde avec uniquement des Hommes, c’est tout de suite moins fun. Vous vous dites : « cool, ça doit regarder h24 du foot avec une bonne binouze. Pas de prise de tête, entre couilles ». Bah pas vraiment. On est plus sur un monde dominé par les instincts primaires où toute interaction avec autrui est une forme de danger.

Alors vous imaginez bien, quand vous avez avec vous la seule femme de ce monde, il va vous falloir la protéger à tout prix. Et ça, Caleb là bien compris. C’est pour cela qu’il passe ses journées avec sa fille à camper en plein milieu d’une foret perdue des États-Unis. Le but, c’est d’éviter toutes les rencontres possibles avec le reste du monde. Et pour s’assurer que sa fille ne soit pas démasquée, il lui a fait un petit dégradé « Made in Barbes« . Hop, ni vu ni connu et ça devient un petit garçon. Mais au-delà de cette fuite infinie du monde extérieur, Caleb va aussi devoir surmonter son rôle de père. Alors que tout s’effondre, comment maintenir l’illusion d’un quotidien insouciant et assurer un futur acceptable pour sa fille. Bref, un personnage torturé entre son rôle de père et celui de protecteur dans un monde en perdition.

Notre humble avis

Je l’attendais impatiemment, comme j’attends chaque film avec Casey Affleck. Pourquoi ? Parce que chacune de ses prestations est synonyme de très bonne surprise pour moi. Je vous conseille, par exemple, d’aller jeter un coup d’œil à : Ghost Story ou Manchester By The Sea. The Light Of My Life est dans la lignée de ces deux films. Un rythme lent, l’humain au cœur de l’intrigue mais de manière viscérale. Bref, The Light Of My Life est un drame social, un film sur le rôle de père avant même d’être une dystopie apocalyptique.

Commençons par le commencement : cette scène d’intro est magistrale. Je sais, tout le monde trouve ça trop long. Et si vous avez ce ressenti dès le début, ça ne vous met pas en super condition pour le reste du film. Moi, c’est l’effet inverse. Un intro magnifique où le personnage principal raconte une histoire à sa fille en plan fixe. Caméra au-dessus d’eux, au sein d’une tente recluse dans une forêt perdue. Tout est réuni pour la parfaite métaphore du film : un père qui raconte une histoire avant le coucher, mais le tout dans un décor « post-apocalyptique ». Ça donne tout de suite la direction. Le lien entre Caleb et sa fille Rag est le cœur du film. Et cette relation est extrêmement bien développée. Un père qui s’efforce à maintenir un quotidien banal pour sa fille, le passé avec la mère, les différentes phases de l’adolescence que sa fille va bientôt connaitre.. Bref, comment élever sa fille après l’apocalypse pour les nuls. Et Caleb est lui-même torturé entre ces devoirs de père, mais aussi son obligation d’être extrêmement prudent au quotidien face au monde extérieur. Ce surmenage se ressent et s’aggrave de minute en minute. La tension est bien visible grâce à une superbe prestation de Casey Affleck.

La réalisation est aussi très réussie. Des magnifiques plans dans la nature et la fôret. De belles images, très minimaliste qui font beaucoup penser à ces films cités précédemment comme Ghost Story. Une vision brute de la situation, sans artifice qui marche très bien pour ressentir toute la détresse des personnages notamment dans la première partie du film lors de leur « camping party ». Un côté minimaliste qui va aussi de pair avec la musique. Pas très présente, sauf quand des violons tournent en fond pour faire monter la tension. Et l’acting s’il vous plait ! Bon ok il n’y a que deux personnages, mais Casey Affleck et Anna Pniowsky sont juste parfaits. Le relation semble tellement sincère. A aucun moment on doute que c’est sa fille, je vous préviens tout de suite. Et pour ce qui est du message, c’est un film très féministe. Et oui, on lit facilement la critique d’un monde extrêmement brutal et forcément patriarcal. Le tout accentué par la préciosité de la fille. Qui d’ailleurs, à la fin du film, va montrer à quel point elle est importante. Les dernières scènes du film sont assez criantes sur ce constat-là. Après deux heures de film, on se rend compte que Rag est en fait le personnage principal de cette œuvre.

Bon, ce n’est pas parfait sinon j’aurai évidemment mis 5 étoiles. Je vais devoir reprendre les arguments des détracteurs de ce film, malheureusement. Effectivement, ça révolutionne pas le genre. Une dystopie qui met en avant une situation père-fille ou du moins familiale, on a déjà vu. Certains vous diront même : « c’est comme dans The Last of Us ou quoi xD ». Et pour les plus cinéphiles, l’histoire reprend en quelque sorte le pitch du film La Route. Bref, les rabats-joies trouveront toujours quelque chose à dire. Notamment sur la lenteur de certaines scènes. « nul ce film, zéro action !!! ». Oui désolé, tu ne passes pas ta vie à faire des trucs extraordinaires quand tu as subi une apocalypse. Le reproche que j’ai d’ailleurs le plus vu porte sur la scène d’intro, soit disant trop longue. Vous n’êtes donc pas capable de tenir 10min sur un plan fixe ? Oui c’est parfois lent mais c’est une autre façon de filmer, de raconter. C’est justement cet effet minimaliste qui nous permet de croire viscéralement à cette histoire.

Bref, je sais que Tenet sort cette semaine. Mais après avoir vu 5 ou 6 fois le film de Christopher Nolan, je vous recommande chaudement de prendre un ticket pour The Light Of My Life. Et vite, avant qu’il ne soit retiré de la programmation pour les 35 séances de Tenet par jour !

En deux mots

Un film où la population féminine a été éradiquée de la planète. On est enfin tranquille ! Mais si on ajoute à cela, un scénario profond entre torture d’un père pour élever sa fille dans un monde en décadence et place de la femme face à un patriarcat ultra violent. On obtient vite un petit chef d’œuvre.

4,5

Note : 4.5 sur 5.

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