CRITIQUE | FILM

ENOLA HOLMES : jouer au Cluedo avec une gosse de 16 piges

Voilà un film Netflix pur jus : pas de prise de tête, lisse, doux, consensuel. On cible les millennials, mais pas que. Et le tout assaisonnépar une sauce au poivre féministe. Notre critique du film 'Enola Holmes'

Ça raconte quoi ?

Encore une review d’un film Netflix, oui je sais. Mais ne vous inquiétez pas, je vais bientôt recommencer à rentabiliser mon Pass Gaumont. En attendant, on va parler du film Enola Holmes. Vous l’avez deviné, c’est une histoire qui est liée au fameux personnage de fiction Sherlock Holmes. Sauf qu’ici, on va vous parler de sa petite sœur, Enola. Mais encore une fois, ne soyez pas inquiet. Vous allez quand même apercevoir une version de Sherlock Holmes dans ce film, jouée par .. Superman. Et concernant Enola, c’est Millie Bobby Brown  qui endosse le rôle. Un petit casting assez prestigieux. Mais de quoi parle le film ? Une enquête d’un mystérieux meurtre à Londres ? Une investigation sur la disparition d’un riche héritier ? Hmm pas vraiment. On va avoir de l’enquête, c’est vrai. Mais on est plus proche de ‘Martine à la plage‘ que des romans d’Agatha Christie.

Pour vous résumer, la mère d’Enola et de Sherlock a inexplicablement disparu. Et vu qu’Enola n’a seulement que 16 ans, elle doit être mise sous tutelle Du coup, ses deux grands frères débarquent. Et vu qu’ils en ont clairement rien à foutre de sa gueule : hop direction le pensionnant – Ça suffit les journées à faire de la peinture ou jouer à des jeux de société dans son grand manoir – Oui, sauf qu’Enola ne l’entend pas de cette oreille. Elle va donc fuguer et partir à la recherche de sa mère, bien aidée par les nombreux indices laissés derrière elle. Mais Enola, n’est pas la seule enquêtrice dans cette histoire. Sherlock est aussi présent je vous rappelle. Et c’est quand même le détective le plus famous du Pays (du monde ?). On va donc assister à une petite course entre frère et sœur. Qui retrouvera sa mère en premier ? Est-ce que leur mère est tout simplement morte ? Est-ce qu’elle a fuit le domicile familial parce qu’elle n’en pouvait plus de jouer au Cluedo avec ces gosses ? Mystère.

Notre humble avis

Réalisé par Harry Bradbeer et bien assaisonné par un casting cinq étoiles, Enola Holmes est la nouvelle adaptation de roman éponyme, fraîchement sortie sur la plateforme Netflix. Du cinéma, du divertissement, un projet pas très ambitieux mais pas loin de contenter tout le monde, du plus jeune âge au plus sénile. Mais bon, ne vous méprenez pas. Si vous êtes âgé de plus de 25 ans et que ce film est pour vous le meilleur de l’année, vous êtes très certainement atteint du syndrome de Peter Pan ou complètement ravagé.

J’ai passé un bon moment en réalité. Mais comment dire.. Vous voyez quand vous mangez une bonne glace en été ? C’est cool et satisfaisant. Mais vous n’allez pas y repenser dans la journée, ni le lendemain, ni dans la semaine. Et bah ce film c’est la même chose. C’est cool, divertissant, mais vous l’aurez oublié dans l’heure qui suit. Je défie quinconce de mettre ce film dans son top 10 de l’année. Je ne suis même pas sûr de l’avoir dans mon top du mois. Pour quelles raisons ? C’est un film lisse, sans une once de prise de risque. Tout est doux, poli, arrondi, lustré, pour que chaque scène soit absolument consensuelle. Bref, peu de personnes vous diront qu’ils ont trouvé ce film nullissime, mais encore moins de personnes vous diront qu’ils l’ont adoré. En tout cas des personnes majeurs et saines d’esprit.

Une réalisation tout à fait banal. Donc pas grand-chose à reprocher dans un sens. Autrement, les décors sont parfois vraiment claqués. Les couleurs piquent les yeux – oui merci je sais que l’herbe est verte, pas besoin de me la foutre en fluo pour me montrer qu’on est à la campagne – Pareillement lorsqu’on arrive à Londres. C’est vraiment moche. Je savais que les villes anglaises étaient dégueulasses à cette époque (moi aussi j’ai vu Peaky Blinders), mais là je parle des reconstitutions numériques. C’est laid, heureusement ils ne s’attardent pas vraiment dessus. Concernant le scénario : on bombarde. On ne vous laisse clairement pas le temps de réfléchir. Et en même temps, il n’y a pas matière à monter des sujets de bac de philo. L’intrigue est simple : on cherche la daronne d’Enola et Sherlock, et parfois on va aider ses amis. La musique est, quant à elle, parfois intéressante mais toujours trop indicative.

Mais il n’y a pas que des points négatifs. L’acting est plutot propre. Millie Bobby Brown délivre une superbe prestation, ça annonce une belle carrière tout ça. C’est aussi un film féministe. On a bien compris que le réalisateur voulait à TOUT PRIX parler de l’émancipation de la femme. L’enquête, ainsi que l’intrigue, passent du coup rapidement au second plan. On s’y perd un peu, même si ça part d’une bonne intention. Mais restons positif, ce film saura divertir pas mal de gens. Et c’est le format parfait pour les actionnaires de Netflix. Ça marchera également très bien sur un public jeune, esprit un peu Harry Potter (on remarque d’ailleurs pas mal de références à ces films dans Enola Holmes). Un film pour passer le temps, à consommer avec un plat de pâtes bolo réchauffé.

En deux mots

« Et si on faisait un film qui peut plaire à tout le monde ? Pas trop ambitieux, pas trop compliqué, et si possible pas de prise de risque. Oui, voilà mettez-nous Superman et la meuf de Stranger Things, c’est bien. Une petite enquête en fond voilà, des blagues face caméra et le tour est joué. Là, c’est divertissant et on se prend pas la tête !« 

2,5

Note : 2.5 sur 5.

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