ÇA raconte quoi ?
Hedi et Cokeman. Rien que le blaze du deuxième suffit pour me faire rigoler. Ces deux-là sont les plus gros charlots de Paname, mais aussi et surtout les deux pires dealeurs de la Capitale. Ils survivent à la crise économique en vendant des bouses de rottweiler à la place du shit et du placo à la place de cocaïne. On peut dire qu’ils savent innover. Mais au bout d’un moment, leur clientèle du 16ème arrondissement commence à se lasser de s’enfiler des murs porteurs dans le zen. Il va falloir trouver une nouvelle combine pour faire de la moula comme qui dirait.

Heureusement, la sœur de Hedi débarque et elle s’appelle Zlatana. Et cette dernière est sur le point de se marier avec un grand tronpa de la drogue : Arsene Van Gluten – désolé, mais entre tous ces blazes, j’ai du mal à ne pas me taper des barres– Arsène est un peu sous l’emprise de la belle Zlatana. En fait, il exécute tous ses ordres. Elle va donc profiter de la gentillesse de ce baron de la drogue pour placer son petit frère et le meilleur pote de ce dernier dans le business. Deux charlots rentrent dans le Game, dont un qui se trimballe h24 en fourrure + un slip blanc façon Virgil Abloh. Des sacs bien remplis de Mojo Mango, la fameuse frappe vendue par Arsène Van Gluten. Plus qu’a distribuer !

Notre humble avis
Il y a beaucoup de chances que vous ayez déjà vu ces deux personnages. C’est normal, En passant pécho est à la base une web-série sur Youtube. Je ne vous cache pas que j’étais assez dubitatif. Les projets web-série et leurs adaptations sur un format long-métrage, d’habitude, ce n’est pas une bonne idée. Et bien une fois n’est pas coutume, En Passant Pécho est une très bonne surprise !

C’est drôle. Voilà, pas besoin de chercher midi à 14h. Alors oui, si vous êtes au-dessus de la cinquantaine ou si vous vivez dans un village de moins de 300 habitants, vous risquez d’être un peu largué. Parce qu’En Passant Pécho est un film purement générationnel. Ils utilisent des codes et des références à chaque séquence. Mais ce n’est pas pour autant si inaccessible. Bien sûr, il faut passer la barrière de la vulgarité. Si vous êtes allergique aux « Nique ta mère » ou « fils de pute« , ça risque également de poser problème, car ces éléments de langage font office de ponctuation dans ce long-métrage. Mais, putain, c’est drôle. C’est exacerbé, certes, mais on vous parle d’un dealeur qui s’appelle Cokeman et qui sniffe du placo, il n’y a finalement rien de plus logique.
Mais quand on associe cet humour à une réalisation efficace, on obtient très facilement un bon film. C’est bien réalisé, mais au final pas vraiment de surprise. On connaissait déjà le talent de Julien Royal. Un rythme à l’image des dialogues : sur-vitaminé. Le montage est également de qualité, et permet d’apprécier à 100% l’allure du film. Mais il n’y a pas que ça, bien d’autres belles idées dans ce long-métrage. J’ai beaucoup aimé les scènes qui « sortent du film » pour nous montrer un peu le backstage, et surtout accoucher de séquences assez hilarantes. Un joli parallèle avec le fait que ça soit à la base une web-série. Bref, c‘est malin et surtout fidèle au projet présent sur Youtube.

En résumé, ce film va sûrement diviser. Je vois déjà les mauvaises notes sur senscritique, la table ronde des cinéphiles qui passeront à côté de l’humour du film. Mais en réalité, En Passant Pécho est une réelle réussite. Sans faire trop de bruit, ils concrétisent un projet assez ambitieux et vont sûrement, par le biais de ce projet commun avec Netflix, donner une réelle ampleur à ce genre de longs-métrages en France. Des projets drôles, acides et bien éloignés des comédies légèrement racistes avec une affiche en fond bleu 🙂
En deux mots
Des petits bourgeois du 16ème qui sniffent du placo dans des murs porteurs, des bonnes grosses insultes en guise de ponctuation, un rythme effréné.. Il ne m’en faut pas plus pour apprécier !
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