ÇA raconte quoi ?
Fin des années 60′, Bill O’Neal fait partie de la petite délinquance de Chicago. Il se fait passer malicieusement pour un Agent FBI dans le but de subtiliser (voler) des gros gamos. La technique est efficace une fois sur deux. 50% de chances de te faire planter vu que tu t’attaques souvent au grand banditisme. Mais un jour, alors qu’il kiffait sa life dans son bendo, le p’tit voleur du quartier se fait chopper par les Men in black. Les représentants de la justice *tousse* et de la liberté *tousse encore!*.

Le deal est simple : « plata o plomo ». En gros, soit tu acceptes de faire l’indic’ pour le FBI, soit tu viens de gagner un voyage All Inclusive pour Guantanamo. En moins de 10min, il accepte de jouer les indics en infiltrant le mouvement Black Panthers. Le but étant de récolter des infos et de tout balancer à son nouveau patron du FBI. Comme quoi, il a accompli son rêve : devenir un véritable agent fédéral. Il intègre donc les Black Panthers, mais cette mission risque de bouleverser sa vie et celles de tous les autres protagonistes..

Notre humble avis
Judas and the Black Messiah n’est pas qu’un film biographique, c’est bien plus que ça. Le film reflète une atmosphère, un climat, une période de l’histoire des Etats-Unis violente et surtout une population fragmentée par les dérives racistes.
A l’image d’un cinéma dénonciateur proche de celui de Spike Lee, le film se veut marqueur des années 60′ en relatant une terrible opposition entre le mouvement naissant des Black Panthers et l’oppression policière. Le tout faisant tristement écho à l’actualité –George Floyd et bien d’autres malheureusement. Cette forte volonté dénonciatrice est mise en lumière par une réalisation et un casting puissant. On ne reste pas insensible à ces prestations, qui seront d’ailleurs bien récompensées aux Oscars 2021 – bien mérité pour Daniel Kaluuya.

Plongé dans le quotidien du mouvement des Black Panthers, on se retrouve à partager leurs joies, leurs peines dans leur lutte contre la précarité de leur condition et leur volonté d’émancipation d’une société qui n’a que faire d’eux, si ce n’est les exploiter. Le film prend évidemment position, mais ne rend pas non plus une copie noir/blanc. Judas and The Black Messiah nous plonge dans un véritable polar façon Les Infiltrés de Scorsese (ou Internal Affairs pour les cinéphiles). Le fait de suivre l’histoire du point de vue d’un personnage quasiment extérieure à l’opposition ‘Flics vs Black Panthers’ est également très judicieux. Cela permet d’avoir une vision globale de la situation, sans pour autant s’embourber dans ce contexte politique.

En résumé, Judas and The Black Messiah navigue entre biopic et thriller policier, mais le fait avec du grand cinéma. Une réalisation efficace et impactante nous permet d’être facilement obnubilé pendant ces 2h. Des acteurs dans leur prime (ou en passe de l’être), une musique subtile et intelligemment utilisée, des plans d’une grande puissance, des séquences émotion, des scènes d’action.. Bref, Judas and The Black Messiah est riche et ne laissera personne indifférent.
En deux mots
Judas and the Black Messiah est un film superbement orchestré de bout en bout. Il réussit le pari de marier polar et biopic, de quoi nous émouvoir et nous tenir en haleine jusqu’à la dernière minute
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