ÇA raconte quoi ?
Par quoi commencer ? Alexia est une jeune femme assez.. singulière. Elle a vécu une enfance particulièrement difficile, notamment marquée par un accident de voiture qui l’oblige à grandir avec une plaque en métal dans le crâne. Elle a la tête dure, comme on dit. Aujourd’hui, elle joue les danseuses olé olé sur la carrosserie de belles voitures au fin fond d’un hangar bien crasseux. De quoi rappeler les premiers Fast & Furious.

Mais Alexia a aussi un autre passe-temps, celui de tuer des gens. Oui, en fait c’est une tueuse en série. Sympa le hobby. Malheureusement pour elle (mais heureusement pour les autres), la police va se lancer à sa poursuite après l’évasion de l’une de ses victimes. Il est temps de fuir pour Alexia, et elle a une idée pour cela : se faire passer pour un gosse ayant disparu depuis 10 ans. Elle va donc devoir se métamorphoser physiquement. En gros : se couper les cheveux, se strapper les seins, et à l’occasion, se péter le nez.

Notre humble avis
Hmm.. c’est donc ça la Palme d’Or 2021 ? On en a entendu parler, et on s’est préparé physiquement et mentalement à voir ce film tellement décrié pour ses scènes chocs et trash –merci allociné pour la réput’. Titane semble fasciner certains, comme dégouter d’autres..
Je ne fais partie d’aucune de ces deux catégories. Titane ne m’a pas tant dégouté par ses scènes trash. Honnêtement, étant donné les rumeurs et les premiers avis, je m’attendais à vraiment plus gore que ça. OK, il y a une bonne demi-heure où c’est du grand n’importe quoi.. On détourne rapidement le regard sur certains plans (gratuits) de douleurs. Cependant, je ne suis pas non plus fasciné par la proposition de Julia Ducournau. Talentueuse par la mise en scène, par l’aspect technique et l’ambition, c’est certain. En revanche, Titane est un trop gros bordel pour apprécier tout cela à sa juste valeur..

On sent évidemment les inspirations, on les sent d’ailleurs un peu trop à mon goût. La dernière fois que j’ai vu autant de dédicaces, c’était sûrement dans un Planète Rap. Julia Ducournau fait ce qu’elle aime : du cinéma de genre en mélangeant les genres. En soi, c’est super. On kiffe ce genre de propositions qui sortent du lot, mais bon dieu quel bordel ici.. Déjà, Titane n’est pas UN film. C’est en réalité DEUX films. Les trente premières minutes sont à des années-lumière du reste.. Cet écart va causer beaucoup de problèmes de lecture. On a du mal à saisir le personnage principal, son leitmotiv, sa rage, sa cruauté.. Très difficile de faire le lien entre cette première partie du film et le reste.

Elle tue des mecs qui l’agressent, elle tue aussi des personnes bienveillantes avec elle.. Difficile de se positionner sur son cas.. Aucune explication n’est vraiment donnée, on est dans un flou abyssal. Impossible (pour moi en tout cas) d’éprouver de l’empathie pour ce type de personnages. J’ai beaucoup de mal avec les films qui mettent en lumière des personnes pleines de cruauté –exemple : Cape Fear de Scorsese. C’est seulement dans la deuxième partie du film que l’histoire se décante avec l’arrivée de Vincent Lindon. Le film devient enfin plus cadré, plus clair, avec des thèmes très différents des trente premières minutes : famille, virilité, deuil.. Cependant, l’aspect ‘fantastique‘ du film vient encore une fois créer du trouble et nous perdre dans la narration –elle accouche littéralement d’une Fiat Punto..

En résumé, Titane est sûrement un film trop ambitieux. Julia Ducournau s’attaque à beaucoup trop de thématiques en même temps –et de manière totalement désorganisée. Parfois en créant des non-sens dans son propre scénario. C’est très engagé, mais ça dessert aussi l’expérience cinéma. Il y avait énormément de matière à travailler dans Titane, mais ce matériau semble difficilement malléable.
En deux mots
Julia Ducournau ne réalisera jamais de film parfait, elle ne mettra jamais tout le monde d’accord, et c’est son but. En revanche, il lui arrive aussi de faire un mauvais film, et c’est le cas avec Titane.
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Personnellement j’ai vraiment aimé titane même si la première phase du film ne m’a pas trop plu et je suis d’accord avec la critique..
Mais le rôle de V Lindon en père qui veut à tout prix, à n’importe quel prix faire revivre son fils est très émouvant et les rapports des deux apportent cette touche d’humanité qui en fait un grand film et mérite sa palme d’or.
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