ÇA RACONTE QUOI ?
Joe Baylor est un employé du centre d’appel d’urgence de Los Angeles. Il passe ses journées à répondre au téléphone pour des accidents, des vols et autres délits du quotidien dans sa ville –c’est les USA, donc le bordel tout le temps. Il ne fait pas ce travail par vocation, il est en réalité relégué à cette unité car il est en plein procès pour une affaire le concernant. Joe est habituellement un policier de terrain, il commence donc sérieusement à s’ennuyer à ce poste. Les journées sont très longues, mais ce soir-là, il va recevoir un appel inhabituel..

Une jeune femme compose son numéro et lui fait comprendre qu’elle vient d’être kidnappée. Joe Baylor décide donc de prendre les choses en main et de tout tenter pour sauver cette fameuse Emily Lighton. Au fil des conversations téléphoniques, il récupère de précieux éléments permettant possiblement l’arrestation du ravisseur. Pourtant, plus Joe avance dans les échanges avec cette jeune femme, plus il se rend compte que quelque chose ne tourne pas rond..

NOTRE HUMBLE AVIS
N’ayant pas franchement compris l’emballement autour du film original The Guilty (2018), c’est avec encore plus d’appréhension que je lance le visionnage du remake d’Antoine Fuqua.. Avec le peu d’espoir que Jake Gyllenhaal fasse passer la pilule un peu plus facilement.
On n’a même pas le temps d’apprécier l’œuvre originale que les américains ont déjà pondu le remake. Seulement quatre ans séparent les deux films, et ce n’est apparemment pas assez pour nous donner quelque chose de plus intéressant. Un remake se doit, soit de donner un nouvel angle au récit ou au propos, soit de rajeunir le scénario pour le rendre plus adapté à notre époque actuelle. C’est simple, ce film ne réussit aucun de ces deux défis. The Guilty (2021) américanise bêtement l’œuvre, en se contentant d’un basique ‘Control C + Control V’ du film danois. Si vous avez vu l’original, ce film de 2021 n’aura aucun intérêt pour vous. Franchement, pourquoi faire ? C’est peut-être moins cher pour Netflix de refaire le film que d’acheter les droits du premier –lol.

Ce film renie d’ailleurs directement les travaux de l’œuvre originale. Là où le celui de 2018 se construit autour d’un réel huis clos oppressant, celui de 2021 rejette à chaque moment l’enfermement. Le personnage principal ne tient pas en place, il bouge d’un bureau à un autre, il part aux chiottes pour vomir, puis à la machine à café pour beugler.. Comme si Antoine Fuqua ne faisait pas confiance au pitch de base –et par conséquent, à l’essence même du projet. Le personnage principal devient tout à coup profondément antipathique, ce dernier était beaucoup plus mesuré et permettait un minimum d’empathie dans la version danoise de Gustav Möller. Dans le film de 2021, on sent tout de suite que c’est un fouteur de merde. C’est donc ça l’américanisation du personnage ? Il faut croire que oui. Bref, des petites modifications dans le récit pour que finalement, on s’ennuie encore plus ?!

On peut cependant se satisfaire des quelques bonnes idées de réalisation d’Antoine Fuqua. C’est simple mais assez efficace, les multiples plans serrés sur la grosse tête de Jake Gyllenhaal permettent de faire monter progressivement la tension (le peu qu’il en reste). Ce dernier délivre également une très bonne prestation dans la peau de Joe Baylor, le problème du personnage réside plus dans l’écriture que dans l’acting. Deuxième bon point, le film ne dure que 1h30 –je n’aurais pas tenu trente minutes de plus avec Joe dans cet open space. Ses collègues doivent être bien contents que le télétravail se soit démocratisé.. Finalement, The Guilty (2021) n’apporte rien de plus que son prédécesseur. Eh les américains, vous êtes au courant de l’existence des sous-titres ? Pas besoin de refaire un film pour avoir une version en anglais.
EN DEUX MOTS
The Guilty (2021) d’Antoine Fuqua réalise l’exploit d’être encore plus ennuyeux que le film original
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