ÇA RACONTE QUOI ?
James Bond n’est plus en service, c’est la retraite pour le plus grand matricule de Grande-Bretagne. Aujourd’hui, il profite d’une vie tranquille au bord de l’eau accompagné de ses quelques bouteilles de scotch. Alors qu’il profitait des beaux jours dans son petit coin de paradis, il est réquisitionné par l’agent de la CIA Felix Leiter. Il a besoin de son aide pour une mission qui parait tout à fait banale : secourir un scientifique enlevé. La routine habituelle pour 007 finalement.

Sa mission va se révéler plus traître que prévu et mener notre agent favori sur la piste de Safin. Qui est-ce ? Tout simplement le nouveau méchant de l’ultime film James Bond interprété par Daniel Craig. Son dernier grand défi face à un ennemi particulièrement dangereux. Ce grand méchant est en possession d’une arme (pour changer), plus précisément d’une nouvelle technologie qui menace le monde entier (pour change encore). La fin d’une épopée, le dernier au revoir de Daniel à James, de Craig à Bond.

NOTRE HUMBLE AVIS
Sans aucun doute ma plus grosse attente de ces dernières années, le fan de James Bond qui est en moi depuis mes six ans trépignait d’impatience mais était également très anxieux au sujet de l’adieu de Daniel Craig. C’est avec une chance inouïe que j’ai pu découvrir le film en avant-première, et malgré toute cette joie de redécouvrir cet univers de Ian Fleming, j’en suis ressorti très heureux mais pas aussi convaincu que je l’aurais voulu.
Après un sublime générique interprété par la formidable Billie Eilish et son frère Finneas, le film nous plonge dans une intrigue intéressante, et très futuriste tout droit sortie des Mission Impossible –c’est là que le film posera problème par la suite. Bien que très talentueux, le réalisateur Cary Fukunaga n’en reste pas moins américain, et propose une réalisation beaucoup trop hollywoodienne. Rendant le tout parfois faussement Bondien. On se rapproche plus d’un film d’action à la Die Hard que d’un James Bond à la réalisation très anglaise d’un Sam Mendes par exemple. Cependant, les scènes d’actions restent impressionnantes et très fun. Mention spéciale à la séquence à Cuba (aux petits oignons pour les fans de 007 et du Spectre) ou notre cher Bond partage l’écran avec une Ana de Armas pétillante qui ne manquera pas de faire parler d’elle. Le personnage et son interprète ont déjà gagné une place dans l’histoire des Bond girls les plus iconiques. Son alchimie, bien que très rapide avec 007, marche du tonnerre et on regrette de ne pas en avoir eu un peu plus.

Les personnages secondaires de ce film ne sont pas en reste. A commencer par Nomi, notre nouvelle recrue du MI6, se montrant très convaincante. De même pour Madeleine Swann campée par une Léa Seydoux brillante et bouleversante. Oui, Léa Seydoux joue bien –je crois qu’il va neiger. Pour ce qui est de Bond, celui-ci est toujours en forme et n’a pas perdu de sa superbe. Le scénario veut que sa mission soit éprouvante pour lui et cela se fait ressentir tout du long. Daniel Craig continue dans sa lancée et propose un James Bond toujours aussi humain ce qui déplaira encore une fois à beaucoup de monde. Ses séquences au corps-à-corps sont toujours aussi brutales ou violentes, et parviennent même à surpasser la brutalité d’un Casino Royale. Pics d’humour toujours présents, classe , charmeur, toujours autant accro aux femmes (plus précisément à une femme), verre de Martini à la main, il s’agit bien du James Bond que l’on connait, les années du politiquement correct n’ont pas eu de conséquences sur lui. Toutes les cases pour faire un bon 007 sont cochées. Mais alors qu’est-ce qui cloche ?

Certainement son cruel manque d’enjeu. Rami Malek en méchant semble être un excellent choix de casting et il se révèle être flippant et monstrueux, celui-ci manque néanmoins de clarté dans ce qu’il entreprend. Son plan est incompréhensible et se perd dans un trop-plein d’intrigues jamais traitées comme il le faudrait. Sa relation avec Madeleine manque de corps et semble être au final très floue –avec son petit lot d’incohérences. Mais il restera un méchant typique par son costume, ainsi que sa base planquée sur une ile avec une déco pouvant sortir de la tête de Ken Adams (l’ancien décorateur de la saga). Il reste un formidable adversaire à Bond et lui en fera baver, mais c’est cependant dans cette dernière partie que le bateau commence à prendre feu. Fukunaga et sa troupe de scénaristes ne prennent pas forcément de mauvaises décisions mais les exécutent sans aucune finesse. L’impression que certaines situations auraient pu se dérouler autrement et de manière beaucoup plus cohérente. Des décisions discutables, difficiles à aborder sans spoiler, mais qui ne manqueront pas de diviser une grande partie des fans comme du grand public. Vous y trouverez de très belles choses comme de nombreuses failles scénaristiques facilement dispensables. Il reste tout de même un bon film d’action et un excellent divertissement.
EN DEUX MOTS
Explosif, bien rythmé , beau à regarder , drôle , fun et touchant , No time to die reste une conclusion spectaculaire, mais peut être trop américanisé pour Daniel Craig
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