ÇA RACONTE QUOI ?
Richard Williams est un père de famille nombreuse, avec six femmes à la maison. Ancien athlète, tout comme sa femme, Richard a déjà un plan de carrière pour deux de ses filles. Il veut de vraies championnes de tennis sous son toit. Armé d’une vision claire et d’un plan de 78 pages, Richard Williams est déterminé à ce que ses deux filles, Vénus et Serena, écrivent l’Histoire de ce sport.

Ces deux prénoms vous disent quelque chose ? C’est normal, ce long-métrage est en réalité un film biopic sur l’adolescence des deux sœurs les plus connues du WTA. De l’entrainement sur les courts de tennis à Compton, à ceux des luxueux centres de formation de Floride, vous allez suivre l’ascension de ces deux prodiges du tennis sous l’œil avisé et intransigeant de Richard Williams, leur père.

NOTRE HUMBLE AVIS
Ça faisait longtemps que l’on n’avait pas vu Will Smith au cinéma –dans un bon film, je veux dire. Après le dernier Bad Boys, il est de retour comme entraineur et surtout père protecteur de deux véritables surdouées du tennis féminin.
Il faut le dire tout de suite : La Méthode Williams est un très bon film. Un vrai biopic de sport qui ne parle pas de victoire ultime, de dépassement de soi dans des moments difficiles ou tout autre mythe du sportif. Ce long-métrage aborde plutôt des notions comme le sacrifice, le don de soi ou l’engagement total, et c’est en cela qu’il est bien différent de ses prédécesseurs du genre. Nous allons suivre le destin (incroyable) de Venus et Serena Williams, de leurs premiers pas sur les cours de Compton à l’ascension au rang de professionnels. Croyez-moi, le chemin sera très long, mais il semblera encore plus long pour leur père. Richard Williams est bien le personnage principal du film, magnifiquement interprété par Will Smith, ce papa sera à la fois un entraineur exigeant comme un père ultra protecteur.

La Méthode Williams, c’est aussi et surtout un trio d’acteurs. Will Smith, c’est vrai, mais Saniyya Sidney et Demi Singleton dans le rôle de Venus et Serena seront tout aussi étonnantes. On découvrira ces deux personnages à travers leur détermination clairement léguée par leurs parents, mais aussi et surtout leurs destins liés et différents à la fois –avec Serena dans l’ombre de Venus (quand on connait la suite..). La réalisation de Reinaldo Marcus Green apporte également beaucoup au long-métrage, notamment dans la manière de filmer les matchs de tennis. C’est à la fois rythmé, captivant et prenant de bout en bout –sans avoir un million de cuts à la seconde. Le biopic est d’autant plus intéressant car il est assez fidèle à la réalité. Hormis quelques retouches par-ci, par-là, le récit décrit surtout la difficulté multipliée par cent pour réussir dans ce sport lorsque l’on est : des femmes, des sœurs, et afro-américaines. Le film ausculte tout cela pour très rapidement dépasser le cadre du gentil biopic sportif, il va plus loin en dépeignant notamment le quotidien dans les ghettos de Compton.

La Méthode Williams, c’est également une critique de l’hypocrisie du monde du sport. Un constat encore flagrant en 2021 : combien de gosses quittent le foyer familial dès l’âge de 10 ans pour des centres de formation ? Combien d’entre eux deviendront professionnels ? Combien verront leur rêve s’éteindre avant la majorité ? Tous ces sujets interrogent sur l’engagement d’un enfant dans de tels projets sportifs, au quotidien exténuant et aux promesses pleines de paillettes. Richard Williams tentera, dans une moindre mesure, de protéger ses filles de tout cela. Père surprotecteur, il ne pourra cependant pas freiner les désirs de compétition de Venus très longtemps.. En résumé, La Méthode Williams évoque l’environnement préprofessionnel nocif pour les enfants en intégrant tout cela dans le décor politique de l’époque. C’est du très bon cru et porté par un Will Smith des grands jours !
EN DEUX MOTS
Un magnifique biopic sportif où l’on se rend compte de l’engagement total et de tous les sacrifices nécessaires pour devenir le meilleur dans son domaine
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