ÇA RACONTE QUOI ?
L’histoire se situe au début du XXème siècle, retraçant avec plus ou moins de fidélité les évènements de la première Guerre Mondiale. De l’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand jusqu’à l’entrée en guerre des USA dans le conflit. Parallèlement, cette époque est dépeinte à travers les yeux d’une riche famille aristocrate britannique. Cette dernière, consciente de ses privilèges, éduque leur unique enfant dans les bonnes valeurs du gentleman britannique.

Les années passent et se profilent à l’horizon les prémices de la Grande Guerre, alors que le jeune héritier n’a même pas atteint la majorité. Imbu de fougue, de volonté, et porté par les nobles valeurs inculquées par ses pairs, il décide de s’y engager. Son père, qui a déjà connu des périodes troubles, ne l’entend pas de cette oreille, et un conflit paternel à l’issue tragique naîtra. Là, reposent les fondements de ce qui deviendra la future agence Kingsman, cassant des bouches avec classe et style.

NOTRE HUMBLE AVIS
Si le film tarde au démarrage -près de trois quarts d’heure avant de la vrai baston-, il se laisse regarder sans trop de difficulté. Le contexte historique dans lequel évoluent les personnages aide pas mal, bien que quelques moments puissent paraître parfois poussifs. En effet, il y a beaucoup (beaucoup) plus de blabla que d’action. Pourtant, ce n’est pas pour déplaire, cela permet d’éviter de tomber dans l’écueil du film d’action bourrin avec de jolies cascades et des morts gores gratuites. Côté technique, hormis quelques effets spéciaux mal fichus et fonds verts assez grossiers, photographie, mise en scène et réalisation sont de bonne facture. On retrouve quelques moves « iconiques » des premiers volets, quelques gadgets aussi, dans leur forme la plus élémentaire évidemment. Si l’originalité des chorégraphies de combat rattrape un tant soit peu ces faiblesses techniques, il n’en demeure pas moins que quelques surenchères auraient peut-être mieux fait de rester à l’état d’idée sur la feuille de brouillon.

Niveau casting, on est heureux de voir se mouvoir celui dont on ne prononce pas le nom, Ralph Fiennes (oui, Voldemort c’est lui). Acteur que j’apprécie tout particulièrement pour son rôle dans The Grand Budapest Hotel de Wes Anderson –mon amour pour ce réal n’est plus un secret. Quant au poulain, celui qui joue le rôle du fils impétueux, fougueux, gangréné et galvanisé par des idéaux nobles et chevaleresques presque d’un autre temps, il est assez crédible dans le rôle qu’il tient. Plaisir également de voir jouer l’immense acteur qu’est Djimon Hounsou, habitué des films épiques ou d’action (Gladiator, Blood Diamond, The Island, etc..). Il nous livre un premier Merlin attachant et protecteur, sévère mais juste, agissant comme un second père pour le personnage du jeune Harris Dickinson.

La relation père-fils et les devoirs du soldat sont les axes les plus travaillés du scénario pondu par Jane Goldman et Matthew Vaughn, un duo déjà présent sur X-men : le commencement ou les Kick Ass. La dualité entre la sagesse tranquille et l’inexpérience impétueuse. Le long-métrage délivre d’ailleurs un très beau message de fin, questionnant la relativité de ce qu’est l’héritage, trop souvent cloisonné à un devoir de transmission du plus âgé à la jeune génération. Ici, on nous fait comprendre que cette idée est erronée, que tout comme la volonté ou le rêve, cela ne passe pas forcément par les aînés, par les plus vieux, mais par la force des idéaux, la valeur qu’on leur attribue. Jusqu’où sommes-nous prêts à aller pour faire ce qu’il semble juste ? Est-on prêt à céder certaines choses en échange ? La notion de sacrifice, idée très chevaleresque, vient parfaitement s’inclure dans le système de fonctionnement des Kingsman, tous se réunissant autour d’une table et portant des noms de personnages du mythe arthurien.
EN DEUX MOTS
Un troisième volet sympathique avec des scènes d’action presque toujours jouissives. Le film se laisse regarder sans trop de difficulté
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