CRITIQUE | FILM

BIG BUG : Jean-Pierre Jeunet l’incompris !

L'atypique et grand réalisateur Jean-Pierre Jeunet est de retour, avec cette fois-ci, un long-métrage de science-fiction distribué par l'algorithme et l'intelligence artificielle Netflix.

ÇA RACONTE QUOI ?

Milieu du XXIème siècle, l’intelligence artificielle est massivement utilisée par les habitants de la Terre. Ils sont partout, et sous toutes les formes, jusque dans les foyers. Les humains sont complètement dépendants, et ils exigent tout et n’importe quoi. Dans un des beaux quartiers de la ville, des robots domestiques commencent à se rebeller contre leurs maîtres, les prenant en otage. Au lieu de s’entraider, les humains semblent passer leur temps à s’entredéchirer, se jalouser..

La toute dernière gamme d’androïdes Yonyx, ayant conscience de leurs capacités en tout point supérieurs à celles de leur créateur, décide de prendre le contrôle. Une rébellion est en marche. Objectif : renverser l’humanité, espèce devenue obsolète. Le grand Jean-Pierre Jeunet, et son univers si singulier (que j’adore), revient ici avec une histoire qui place encore une fois l’humain face à ses contradictions.

NOTRE HUMBLE AVIS

Il y a, derrière ce long-métrage à caractère comique, une véritable réflexion. Non pas uniquement sur l’intelligence artificielle, mais plus encore sur les relations humaines et ce qui définit l’être en tant que tel. Les relations entre les différents (et excentriques) personnages ont toujours été au cœur de la filmographie du réalisateur. Et cela qu’ils soient monstres, humains ou robots au sens propre comme figuré. Il n’oubliera pas de pointer, via son Robocop-Terminator, les dérives politiques, autoritaires, militaires, administratives ou encore médiatiques du système. Par exemple, la scène d’introduction avec des robots tenant en laisse des humains imitant des chiens pour une émission tv véhicule un tas de messages, métaphorisant visuellement au passage notre dépendance technologique.

Les décors dégagent une innocence typique de la patte de Jeunet. Tout n’est qu’excentricité colorée, le croisement génial entre Wes Anderson et Luc Besson. La photographie très nette vient ajouter à la vision d’un futur aseptisé dépeint par le réalisateur. Ce dernier ne manquera pas de se faire passer lui-même pour un robot via certains mouvements de caméra très « saccadées ». La mise en scène reste globalement simple, bien qu’étoffée par la signature Jeunet qu’on ne peut qu’apprécier. Les lumières, très présentes à travers les néons et autres sources d’éclairage rétrofuturistes, viennent embellir tout en nuances les situations les plus simples. La bande originale du film est quant à elle très peu présente ou plutôt très discrète, et cela accentue la promiscuité avec le parcours des personnages.

Le casting est très bon, avec des têtes connues, moins connues et nouvelles. On appréciera le caméo d’Albert Dupontel, aussi bref soit-il. Tous les personnages, très caricaturaux, sont génialement écrits avec des dialogues majoritairement hilarants, sinon amusants. Chaque personnage a son excentricité et ses travers qui permettent de l’ancrer dans le réel du récit sans qu’on ne ressente un surjeu ou une impression de fausseté dans l’écriture. En bref, c’est écrit et joué justement. Quelques prestations sont à souligner plus que d’autres : Monique, le robot ménager interprété par Claude Perron, le jeu bioniquement fun de François Levantal ou André Dussollier prêtant sa voix à un robot à intelligence variable. Mais les autres acteurs ne sont pas en reste pour ce long-métrage, il y a donc de quoi faire.

EN DEUX MOTS

Un huis clos comique de science-fiction très efficace. Tout en excentricité, si vous êtes fan de l’univers de Jean-Pierre Jeunet, vous allez être servi 

3,5

Note : 3.5 sur 5.

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