ÇA RACONTE QUOI ?
Dans une galax.. planète lointaine, très lointaine (et très sauvage aussi) une ado répondant au doux nom canin de Roxy gambade en solitaire dans des environnements aussi sublimes que relativement dangereux. Lors d’une de ses balades, elle tombe accidentellement sur une femme ensevelie dans le sable. Roxy, qui a bon cœur, délivre celle qui s’avère être une criminelle –aïe la boulette comme dirait l’autre.

La récidive est un facteur à prendre en compte quand on libère un prisonnier. Heureusement pour Roxy, la criminelle s’avère s’être repentie, trouvant la rédemption dans les Saintes Paroles. C’est faux. Elle va plutôt foutre le bordel en zigouillant tout ce qui est bipède dans le coin. Roxy et sa génitrice sont alors bannies du groupe et la sentence est irrévocable. Dès lors, elles partent pour un trek des plus fantasmagoriques.. et un chouya mortel.

NOTRE HUMBLE AVIS
Quelle belle découverte ! Avec After Blue, j’espère que vous aurez comme moi l’envie de découvrir toute la filmographie onirique et faussement rétro du réalisateur expérimental toulousain Bertrand Mandico.
C’est un quasi sans faute, tous ses films m’ont touché d’une manière ou d’une autre, tant ils me parlent et évoquent un lyrisme sous acide agrémenté de références SF. After Blue jouit, comme les autres, d’un univers fantastique au style baroque et kitsch à la fois. Si le casting est convaincant, avec des acteurs peu connus à l’international apportant inconsciemment une fraîcheur insoupçonnée à l’écran, c’est la partie technique qui marque la rétine tant elle est unique et fantasque. L’esthétique est de loin la plus grande qualité de cette œuvre –et de ses autres projets en général. Jamais encore, je n’avais vu une telle profondeur psychédéliquo-quelquechose au cinéma, avec un parti pris visuel à mi-chemin entre du David Lynch, Terry Gillian (surtout Brasil) et David Cronenberg pour le rapport à la chair.

Concernant les décors et les costumes, ils sont tout bonnement géniaux et renforcent le style si singulier du réalisateur. Les mouvements très libérés d’un cadre toujours en mouvement, même légèrement, renforcent la proximité avec les personnages. La bande originale, qui va jusqu’à capter les sons les moins perceptibles et pas forcément parmi les plus intéressants de prime abord (respirations, bruits de bouche et autres), participe à l’immersion dans cet univers magnifiquement destroyed. Lumières et photographies convergent également dans ce sens, invitant le spectateur à plonger dans l’esprit du film, mais également dans celui de son réalisateur à l’imaginaire foisonnant. Cette vision transmise à travers son film témoigne également d’une grande appétence culturelle, le tout doublé d’un grand amour pour des œuvres aux supports aussi variés et singuliers que leurs contenus.
La structure scénaristique tient en une phrase : classique mais efficace. S’il envoie de la fioriture assumée et nécessaire pour nourrir son monde, il ne le fait jamais gratuitement et cela participe à rendre l’intrigue plus.. intrigante. C’est un plaisir de suivre cette histoire de vengeance sur fond de fin du monde avec tous les messages plus ou moins engagés qui y sont exposés. Et comme la fin d’une chose est le début d’une autre, l’espoir et la rédemption sont au bout du chemin.
EN DEUX MOTS
Allez voir ce film, et si possible toutes les œuvres de notre Bertrand Mandico national. Il faut en parler autour de vous, car il le mérite !
3,5
Abonne toi au site !